Au fil de l'eau, au gré du vent  …

On avance, on avance…

Mercredi 26 octobre

Almérimar (Espagne)

Nous arrivons au petit port d’Almerimar vers 11h du matin après une super navigation de 24 heures de voile sur 25 heures de navigation. Simon, durant la nuit, a pris un malin plaisir à surfer sur les vagues avec des pointes de vitesse à 9 nœuds. Nous sommes magnifiquement accueillis par Paco et Manolo. Manolo est un vieux marinello efficace qui nous dégote une place parfaite dans la première darse à proximité des sanitaires et nous aide à nous amarrer « tranquillo » juste à côté d’un autre monocoque appelé Danaël – les lecteurs des Légendaires comprendront l’allusion.

Il n’y a rien de spécial à visiter dans cette ville. Tant mieux! Nous en profiterons pour prendre un peu de temps pour nous 5. Nous allons faire une balade en milieu d’après-midi juste après l’école et le goûter mais tout est désert y compris l’immense plage. Je me demande donc si il y a une interdiction de se baigner ne voyant personne dans l’eau. La coiffeuse que je questionne sourit en me disant que l’été est terminé, que c’est normal qu’il n’y ait plus personne et elle nous promet en riant sous cape qu’il n’y a ni requin ni poison ni méduses géantes dans l’eau. Les espagnols sont simplement de grands frileux !

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Simon décide de s’attaquer à la réparation de la pompe à eau de mer en fin de journée. Je suis fort médisante pensant que ces menus travaux prendront probablement aussi la journée de demain. Honte à moi ! Simon termine le job en 1h30 montre en main avec un sourire radieux et quelques gouttes de sueur sur le front. Il est trop fort ce Simon ! (Dommage, vous ratez mon sourire béât rempli d’excuses, d’admiration et d’amour!)

Les connexions wifi sont payantes pour ce port. Nous décidons donc de nous en passer et allons pomper celui du bar du coin qui devient notre QG wifi. Simon termine la soirée seul au bar devant un bon match de foot et un Mojito. Le panard d’être peinard, lui qui se coltine les enfants même sous la douche (d’où l’intérêt d’être la seule femme à bord!) !

Jeudi 27 octobre

Almérimar (Espagne)

RAS. Journée studieuse et ludique pour les enfants et bricolage pour nous. Simon entame le ponçage de notre éolienne dont la peinture s’effrite fortement. Nous allons dépenser quelques euros chez le ship du coin dans le but d’entretenir notre bateau et d’améliorer notre confort.

Vendredi 28 octobre

Almérimar (Espagne)

Simon termine la peinture de l’éolienne pendant que j’emmène Samuel se faire couper les cheveux au salon nommé « Chez Bonnie and Clide » tenu par la coiffeuse qui s’est moquée de moi le premier jour . Je ne suis pas rancunière (et je n’ai trouvé qu’un seul coiffeur à Almérimar). Puis nous allons nous balader. Viens alors le temps du «Ce n’est pas bien but I love Chinese ». Nous tombons par hasard sur un bazard tenu par des chinois et nous avons la sensation d’être dans la caverne d’Ali Baba. Il y a de tout et de rien mais nous réussissons à dégoter, en un minimum de temps et pour un minimum d’argent, le maximum de petit matériel qui nous manquait et qui aurait coûté 10 fois plus cher au ship d’à côté. Les enfants, pour leur part, s’amusent comme des fous dans le parc de jeux voisin. Nous rentrons au bateau avec des mines réjouies. Comme quoi, Balou est un sage !

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Samedi 29 octobre

Almérimar (Espagne) / en mer

Nous partons de ce petit port bien sympathique vers 13h30 non sans quelques exercices sur la baume et une petit plongée juste devant la capitainerie pour relancer notre speedo. Nous avons prévu d’arriver vers 8h du matin à Malaga en comptant une avancée à 5 nœuds. Le vent est de la partie et il souffle de travers. C’est l’allure que nous préférons avec Simon car elle nous permet d’avancer très vite sans avoir à être en surveillance constante des voiles comme c’est le cas pour les ciseaux par exemple. Nous mettons aussitôt grand voile et génois et avançons à bonne allure. Au bout de quelques heures, nous nous apercevons que nous avançons bien trop vite avec nos 6 nœuds (voire plus) de vitesse. Nous allons arriver trop tôt à Malaga. Bon, tant pis, on verra bien une fois sur place. Je passe l’après-midi à bouquiner et à dessiner des Tops Modèles avec Adam. Vous trouverez d’ailleurs nos créations originales dans la page des enfants.

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Il est 20h30. Simon entame le premier quart accompagné de Samuel qui tiendra une bonne heure avec son cirée. Je lève Adam sans souci à 23h30 pour qu’il fasse son quart lui aussi. Malheureusement, le vent tombe légèrement et tourne. Je dois donc me concentrer pour tenter de régler les voiles le mieux possible ce qui ne me laisse pas vraiment la possibilité d’entamer les longues discussions que nous aimons tant avec mon petit garçon. Je profite de ce moment pour faire mon premier empannage en solo en pleine nuit. Je n’en suis pas peu fière. Les yeux d’Adam commencent à piquer après 2 heures de quart. Je l’invite donc à rejoindre son lit et il ne se fait pas prier. Bravo à lui car tenir éveillé 2 heures, en pleine nuit, ce n’est pas si simple. On distingue très bien la côte de la Costa Del Sol grâce aux éclairages des villes. C’est plutôt joli ces scintillements dans la nuit. Quelques gros paquebots passent à proximité de nous mais nous n’apercevons pas de voilier. Vers 2h30 nous tentons de réveiller Nino qui souhaitait lui aussi faire un quart mais en vain. Simon fait son quart seul avec un vent changeant. Il profite de la quiétude du moment et s’amuse à régler les voiles au mieux.

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Dimanche 30 octobre

En mer / Malaga (Espagne)

Au regard de notre avancée fulgurante, nous arrivons à Malaga avec 4 bonnes heures d’avance. Nous ne souhaitons pas entrer au port à 4 heure du matin. Nous allons donc jeter l’ancre en face de la plage et aller nous coucher en attendant que le jour se lève.

Simon dort dans le cockpit pour s’assurer que le mouillage tient. Les enfants se réveillent à 8h30 et nous prenons un bon petit déjeuner avant de mettre le cap sur le port de Malaga. Toutes les cartes indiquent que la marina où nous devons nous rendre se trouve dans l’enceinte du port. En fait, cela a été transformé récemment et les cartes ne le disent pas. On nous prie donc de ressortir du port qui est en fait exclusivement destiné au commerce aujourd’hui et d’aller au Real Club Mediterraneo de Malaga qui se trouve à l’extérieur du port. Nous entrons enfin dans la marina vers 11h30 où deux membres du personnel nous accueillent gentiment. Le port est loin du centre, n’a pas de wifi et est relativement cher mais il est agréable. Nous prévoyons de rester ici jusque samedi et de louer une voiture pour aller visiter l’Andalousie et ses trésors. Ce serait dommage d’être arrivés là et de ne pas en profiter ! Samedi nous partirons pour La Linéa, juste à côté de Gibraltar et attendrons Mathieu.

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Lundi 31 octobre

Malaga (Espagne)

Nous réservons cette journée à de petits travaux car il y en a encore et toujours. Aujourd’hui au programme : rénovation des chandeliers abimés, réfection des filières, réparation des feux de navigation par un électricien et peinture de notre planche de quai. Cette dernière est très utile et nous permet de descendre sur le quai sans avoir à faire des figures gymniques à la Nadia Comaneci. Simon l’avait récupérée gracieusement sur un chantier lors de notre escale sur Formentera.

Je me rends compte en trouvant des infos sur Malaga, que de nombreux musées sont gratuits chaque dernier dimanche du mois. C’était hier. Dommage ! Tant pis, on va remplir la caisse de l’Etat espagnol. La fin de journée arrive rapidement. Les enfants s’amusent toujours autant sur le bateau et s’inventent des histoires sans cesse. L’école se déroule calmement même si certains jours sont plus difficiles que d’autres. Ce qui est sûr c’est qu’avoir 3 élèves c’est avoir un vrai confort d’apprentissage pour eux. Ils apprennent 5 fois plus vite car nous pouvons leur expliquer tout de suite les raisons des difficultés rencontrées et ainsi la compréhension est immédiate. Quand je pense aux classes qui peuvent accueillir plus de 30 élèves ! Il est ici le vrai problème de l’école française et ce n’est pas une question de répartition de demi journées travaillées. Enfin, c’est mon point de vue après deux 2 mois d’instruction par nous–mêmes.

Et voilà une nouvelle journée passée et pas n’importe quelle journée : la dernière du mois d’octobre. Déjà 3 mois d’aventure ! Ou alors encore 9 mois d’aventure ! Après la page «Méditerranée » qui se ferme avec Gibraltar, nous ouvrons celle des « Traversées ». Nous allons parcourir beaucoup de chemin sur les mers mais probablement encore plus dans nos têtes.

A suivre…