Au fil de l'eau, au gré du vent  …

Réjouissances et déceptions

 

Dimanche 27 novembre

Puerto de la Luz (Las Palmas) – Puerto Mogan (Grand Canarie)

8h45 : je pars à la capitainerie au taquet pour rendre la carte d’accès aux quais et aux sanitaires. La capitainerie ouvre à 9h mais le marinello n’arrive qu’à 9h20. J’use de tous mes charmes pour soudoyer les personnes postées avant moi devant le bureau et parviens à convaincre 3 messieurs français de me céder leur place pour ne pas avoir à faire la queue. Merci à eux!

9h30 : je rentre au bateau et on largue les amarres avec l’aide des voisins de ponton. La sortie se fait donc sans souci. 40 miles à parcourir aujourd’hui avec la prévision d’un vent très faible. Finalement, à la sortie du port, le vent s’établit aux alentours de 8 noeuds nous permettant de mettre les voiles et d’avancer à une bonne moyenne de 4,5 nœuds avec GV et génois au grand largue. On se fait même surprendre par une rafale soudaine à 35 nœuds qui fait surfer le Kusupa à plus de 7 noeuds et nous fait giter dangereusement. Mais le Kusupa est un bon bateau et il se rétablit vite retrouvant aussitôt vitesse et stabilité. Je trouve un sentiment de sécurité de plus en plus grand dans ce bateau qui ne nous a encore jamais déçu. Seule ombre au tableau : la ligne de pêche sortie se retrouve, à cause de ce mouvement brusque, emmêlée dans l’éolienne. On décide donc de ranger la ligne pour ne pas causer plus de dégât. Pour l’éolienne, ce n’est pas grave: un peu de patience et de dextérité arriveront vite à bout du problème.

On envisage de réduire la voilure mais le vent se joue de nous et diminue progressivement. On avance très vite grâce au courant qui nous entraîne et on décide d’aller au-delà du port visé initialement pour s’arrêter à Puerto Mogan, petit port que l’on nous a décrit comme très sympathique. Cela nous permettra de raccourcir notre trajet lors de notre navigation jusque Ténérife. On arrive au port juste avant la nuit. Cependant, on se trompe de canal VHF et on ne parvient pas à joindre la capitainerie. A l’entrée du port, le capitaine nous interpelle pour nous annoncer que le port est complet et que nous devons aller au mouillage qui se situe juste à côté pour attendre le lendemain qu’une place se libère. Cela nous réjouit car les conditions sont idéales pour un mouillage ce soir et nous en redécouvrons les joies. Nous lançons nos 40 mètres de chaine et nos deux ancres tandis que le soleil se couche sur l’horizon. Nous sommes parés pour la nuit qui sera tranquille et peu mouvante.

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Lundi 28 novembre

Puerto Mogan (Grand Canarie)

Réveil en douceur après cette nuit récupératrice. Tandis que je fais l’école aux enfants, Simon met l’annexe à l’eau. On va tenter de faire fonctionner son moteur que nous n’avons pas fait tourner depuis l’île de la Cabrera (environ 1 mois et demi auparavant). Nous croisons les doigts pour que tout marche correctement. Et c’est le cas! L’annexe et son moteur sont en pleine forme. Nous partons donc dès le repas terminé découvrir le port de Puerto Mogan. Ce petit village vacances a réussi à préserver son charme en résistant à l’implantation de barres d’immeubles défigurantes. Nous apprécions l’ambiance vivante et colorée malgré le côté touristique très présent. Après un petit café-wifi, les enfants partent s’amuser sur la plage où un volcan de sable en éruption est  incroyablement sculpté. On décide de rester au mouillage car les conditions sont encore bonnes ce soir. Cela nous permettra de décoller tôt demain matin pour aller rejoindre rapidement le port de San Miguel de Ténérife.

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Mardi 29 novembre

Puerto Mogan (Grand Canarie) / San Miguel (Ténérife/ Canaries)

6h30 : on se lève tôt pour pouvoir partir rapidement en navigation. Nous sommes parés à lever l’ancre mais, ce matin, c’est le guindeau électrique qui ne répond pas. C’est probablement la connexion électrique qui s’est abîmée. Impossible de réparer tout de suite. Simon sort ses muscles et remonte vaillamment à la force de ses bras  les 40 mètres de chaine et les deux ancres.  Il est trop fort (sourire béa d’admiration) ! Avec persévérance, patience et efficacité, tout est remonté à 7h20 et nous partons, moi tranquille et Simon dégoulinant de sueur, avec à peine 20 minutes de retard sur le programme. Pas si mal.

Au bout d’une heure trente de moteur, le vent se lève un peu et nous pouvons alors mettre les voiles et lancer notre ligne. 30 minutes à peine se sont écoulées lorsque la ligne s’affole. Nous remontons une belle bonite qui sera parfaite pour notre repas de ce soir. Après le déjeuner du midi, on commence sérieusement à se trainer et on décide de remettre le moteur. Nous arrivons à 16h30 au port de San Miguel de Ténérife. Je ne sais pas pourquoi mais, dès notre arrivée, le feeling ne passe pas avec cet endroit. Nous sommes déçus par le port en lui-même mais aussi par son environnement : la ville paraît inexistante, le chantier naval à proximité est fort bruyant et il n’y a pas de wifi. Restons confiants et positifs, peut-être que nous aurons de bonnes surprises. Simon part à la recherche de citrons et de salade pour accompagner notre poisson et les suppositions se confirment car il ne trouve autour de lui pendant sa balade que résidences et hôtels sans charme et sans vie.

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Mercredi 30 novembre

San Miguel (Ténérife/ Canaries)

Le bruit pénible et permanent du chantier naval finit de nous conforter dans notre impression négative quant à ce port. Après deux heures d’école le matin et un bon repas, nous partons d’un bon pas à l’office de tourisme qui se trouve vraiment très loin du centre ville. On marche une heure pour l’atteindre en passant entre deux greens de golf pour finalement trouver porte close. Nous repartons au bateau abattus. Nous décidons d’aller tout de même louer une voiture à la marina pour aller faire le tour de l’île demain et surtout pour ne pas passer à côté du volcan El Teide dont on nous a temps parlé. Nous quitterons le port dès vendredi matin pour rallier La Goméra en ayant l’espoir d’y trouver un paysage plus authentique et plus sauvage.

Jeudi 1er décembre

San Miguel (Ténérife/ Canaries)

Après avoir récupéré la voiture et faits les sandwichs, nous partons direction El Teide. La montée en lacets a raison de l’estomac de Samuel qui aura l’obligeance de garder son vomi dans sa bouche jusqu’à une aire de stationnement pour ne pas salir la voiture de location. Le petit chou n’est pas très en forme et essaie de se reposer un peu le temps de la montée jusqu’au téléphérique. Nous arrivons vers 11h en croisant les doigts pour que celui-ci soit en marche car on nous a annoncé la veille la probabilité d’une fermeture due à un vent trop fort au sommet du volcan. Finalement, tout va bien le téléphérique fonctionne et nous n’avons aucune attente pour acheter les billets. Le prix pour monter est exhorbitant : 27€ par adulte et 14,50€ par enfant de plus de 3 ans ! Presque 100 € à nous 5 pour quelques minutes dans une bulle de verre. Mon côté économe et terre à terre est rapidement balayé par le sourire radieux des enfants qui se régalent et surtout de celui de Samuel qui attendait tellement ça depuis la déception ressentie lors de notre mésaventure aux portes du rocher de Gibraltar.

Nous sommes en haut du volcan. Le paysage est magnifique. Nous avons la chance d’avoir un ciel clair et de pouvoir ainsi distinguer toutes les îles voisines de Ténérife. Nous partons pour une petite promenade autour du col mais sur le retour, Nino est pris du mal des montagnes et vomit à son tour entre deux rochers. Aujourd’hui, on marque notre territoire !

Il fait -1° en haut. On le savait et on a anticipé en nous habillant en conséquence : pantalon, pulls et k-way. Une grande première depuis notre départ !! Sur le chemin, nous croisons deux dames de 76 et 68 ans qui sont en pleine randonnée. Trop fort ! J’espère être comme elles à leur âge et pouvoir compter sur mon corps pour, moi aussi, être capable d’en faire autant. Vous remarquerez peut-être, chers lecteurs assidus, notre fort intérêt pour les capacités des personnes du troisième âge. Peut-être avons-nous déjà commencé notre projection pour les années à venir…

On en a pris plein les yeux et c’est maintenant l’heure de redescendre. Il est 13h30 et on prend le pique-nique dan la voiture car les enfants commencent à mourir de faim. Nous reprenons la route pour Puerto de la Cruz au Nord de Ténérife. Cette petite bourgade bien sympathique nous  permet de prendre un petit goûter agrémenté de glaces et de gaufres délicieuses. Au retour, nous nous arrêtons près d’un jardin de pierres époustouflant.

Il est 17h30, le soleil se couche. Nous prenons à présent la direction de Masca pour une soirée tapas. On nous a recommandé d’aller voir ce village en fin de journée. La route est digne d’une Spéciale du rallye de Monte  Carlo mais Simon, homme prudent, enchaîne les virages sans chercher à imiter Sébastien Loeb. Lorsque nous arrivons entiers à Masca, il fait nuit noire : nous ne voyons ni le magnifique paysage qui se devine au clair de lune, ni le probable mignon petit village que nous dépassons sans même apercevoir le début du chemin menant au centre du bourg. Adieu soirée tapas. Adieu photos. Adieu Masca. Les enfants ont faim. Nous arrivons sur la zone commerçante de San Miguel et craquons pour un Mac Do. De retour au bateau, nous allons aussitôt nous coucher épuisés par cette longue journée.

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