Au fil de l'eau, au gré du vent  …

Iles de beauté

Lundi 19 septembre

Bonifacio (France / Corse) / Cala Santa Maria (Italie / Ile Santa Maria)

« Il est l’or mon Seignor », l’or de partir, de bouger, de quitter notre bon nid douillet bonifacien et de voguer vers d’autres aventures. Tant mieux ! Nous commençons à ressentir des fourmis dans les jambes et avons envie de reprendre la route pour découvrir les contrées promises. Départ du port avec le sourire donc et non sans avoir accroché les haubans de notre voisin de bâbord mais juste un tout petit peu. Un dernier regard vers les falaises de Bonifacio et nous plongeons vers les Lavezzi que l’on nous annonce comme les îles de rêve de Corse.

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Nous sommes accueillis par des conditions météorologiques assez compliquées : vent à 25 nœuds et rafales jusque 36 (!!!) et une houle bien formée avec des creux de 3 mètres. Je ne fais pas la fière ! Ces premiers mouvements sur le bateau après près d’une semaine au port me causent quelques tracas. Heureusement, nous sommes au portant et la houle est avec nous. Nous ressentons donc la force du vent et de la mer avec moins d’agressivité que si nous avions été au près. Par conséquent, pas de Lavezzi pour nous. Impossible dans ces conditions de mouiller dans une crique où les rochers qui font légions ne se trouvent qu’à quelques mètres les uns des autres et où les fonds sont incertains. Je suis vraiment très déçue car j’avais très envie de découvrir ce petit morceau de paradis. Tant pis, nous privilégions la sécurité et avançons vers l’île Santa Maria qui fait déjà partie de la Sardaigne.

La navigation est sportive mais nous avions été prévenus : le passage des bouches de Bonifacio est toujours délicat car souvent imprévisible. Le mouillage de Santa Maria est très mignon et nous profitons des derniers rayons du soleil pour aller faire un petit tour sur la plage déserte et un petit plouf pour les enfants. Tandis que nous pensons passer une petite nuit bien tranquille loin des bruits intempestifs du port de Bonifacio dus à la proximité des restaurants et des bars branchés, voilà qu’un bateau voisin profite de la soirée pour fêter un anniversaire avec ballons, alcool, rires et musique à gogo. Décidément, nous sommes abonnés aux nuits bruyantes. Et alors que Simon et les enfants dorment du sommeil du juste au bout de quelques minutes, je suis obligée de chausser mes boules Quies pour retrouver un semblant de sérénité. J’ai évidemment une grande pensée pour Tata Cécé qui souffle également aujourd’hui ses 38 bougies mais je croise les doigts pour que personne ne soit né un 20 septembre parmi les habitants des bateaux du mouillage de demain.

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Mardi 20 septembre

Cala Santa Maria (Italie / Ile Santa Maria) / Porto Massimo (Italie/Ile La Madalena)

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Réveil en douceur. Simon assiste à un lever de soleil grandiose. Notre navigation est accompagnée aujourd’hui d’un vent qui ne décroit pas. Nous avons une toute petite route à parcourir car nous souhaitons arriver tôt à notre prochain mouillage où nous voulons nous arrêter un peu car il est annoncé comme une des destinations très prisées de la Sardaigne : Porto Massimo. Départ à 9h et arrivée à 10h30. Heureusement car nous avons encore beaucoup de vent et des rafales à plus de 30 nœuds. Notre speedo fonctionne à nouveau. Tant mieux. Il s’était bloqué à cause de l’arrêt peut-être un peu trop long à Bonifacio. L’intervention de Simon sous le bateau en allant vérifier l’ancre hier a permis de le re-déclencher. Nous décidons de partir à terre après avoir fait l’école et avoir pris le repas.

Ce que nous découvrons nous laisse sans voix. Porto Massimo est un endroit très mignon mais complètement désert. En effet, nous apprenons que ce lieu est constitué principalement d’un hôtel et de quelques villas privées qui ne sont occupés qu’en période estivale. L’eau cristalline des toutes petites plages à proximité donne à cet endroit un côté féérique et un peu hors du temps. Nous pensions rester 2 nuits ici mais nous apercevons que nous avons terminé de découvrir Porto Massimo en l’espace de 2 heures et décidons donc de mettre les voiles dès demain matin. Le vent est encore assez fort et nous préférons choisir de passer la nuit bien solidement attachés sur une bouée à proximité d’un restaurant privé, unique espace de vie qui, chaque midi, fait converger une dizaine de yachts à moteur d’où des invités huppés descendent pour déguster les probables mets exquis proposés. Nous, vêtus de nos plus somptueux pyjamas, mangeons ce soir des pâtes bolognaises (excellentes d’ailleurs) à bord de notre beau et vieux voilier. Pas mal non plus !

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Mercredi 21 septembre

Porto Massimo (Italie/Ile La Madalena) / Golfo delle Saline (Italie/Sardaigne)

On part tôt pour éviter les coups de vent prévus en début d’après-midi. Nous larguons les amarres avec 7 nœuds de vent et arrivons par 23! Nous commençons à connaître et apprécier les fameuses rafales médirenéeennes. Nous avons installé l’Inter, une autre voile plus petite utile par vent fort  mais ne parvenons pas à la hisser faute de préparation suffisante. Nous finissons donc uniquement avec la grand voile mais réussissons à parcourir 11 miles en 2 heures. Faire du 5 nœuds, c’est notre moyenne de confort. Pas très rapide mais ça nous va bien.

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Nous mouillons vers 12h au Golfo delle Saline composé de deux baies. Nous choisissons celle de gauche pour jeter l’ancre mais sentons que notre protection n’est pas si bonne que ça. Nous décidons tout de même de descendre l’annexe et d’aller faire une petit tour sur la plage dans le but premier de récupérer les fichiers Grib des jours suivants et dans le but second de laisser les enfants faire un petit plouf. Malheureusement, le vent souffle fort et il est froid. Nous repartons donc rapidement sur le bateau et nous décidons de déplacer le voilier sur la seconde baie qui nous paraît mieux abritée de la houle et du vent. Nous levons donc l’ancre pour nous déplacer de quelques dizaines de mètres. Le choix s’avère judicieux car la nuit sera très calme. Nous devenons assez calés dans les mouillages simples : peu de bateaux autour de nous, fond sableux, peu de profondeur. Il n’y a pas vraiment de grosses difficultés à réaliser ces mouillages parfaitement mais nous en ressentons néanmoins une certaine fierté car notre duo est à présent bien rodé. La météo est en train de changer pour les jours à venir : nous ne devions pas traverser vers les Baléares avant le 1er octobre à cause d’un coup de vent attendu en début de semaine prochaine mais ce dernier n’est plus annoncé et une fenêtre favorable apparaît à partir de mardi. Nous allons donc peut-être avancer plus vite que prévu afin d’être prêts si cette fenêtre se confirme.

Jeudi 22 septembre

Golfo delle Saline (Italie/Sardaigne) / Baia di San réparata (Italie/Sardaigne)

Le trajet de navigation prévu par Simon à Bonifacio doit nous emmener à la Baie de San Réparata au Nord de la Sardaigne. Nous partons du mouillage sous la pluie. Nous hissons les voiles rapidement et profitons de la balade qui nous fait slalomer entre la Sardaigne, l’isola Caprera, l’isola San Stefano et l’isola de la Madalena.

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Au regard du vent parfait et du beau temps, nous changeons de programme en dernière minute. Simon qui avait entendu ma déception quelques jours plus tôt nous annonce que nous allons faire un petit crochet par les îles Lavezzi à portée de voiles de notre Kusupa. Hourra !!! Nous allons enfin pouvoir découvrir le mystère de ces îles. Nous arrivons vers 12h aux Lavezzi. Le mouillage est déjà bien rempli (je me demande vraiment comment et combien de bateaux se battent pour ces places en plein été!) et de petites méduses viennent titiller Simon lors de sa plongée pour vérifier l’ancre. L’accueil n’est donc pas des plus convivial. Nous mangeons rapidement et décidons de descendre à terre à la rame pour faire un petit tour.

Une très belle surprise nous attend. Les îles Lavezzi sont magnifiques! Complètement sauvages, sans aucune trace de bar, restaurant, hôtel, glacier, camping, vendeur à la sauvette ou autre piège à touristes, elles offrent une beauté crue au regard avec des roches fuselées, un maquis où il fait bon se perdre et des plages magnifiques où l’eau turquoise et chaude vient lécher le sable doré. Aucun coin d’ombre avant 17h, aucune bouteille d’eau à acheter. Il faut absolument prendre ses précautions avant de débarquer. En plein été, des vedettes touristiques au départ de Bonifacio déposent des centaines de plagistes sur les îles et passent les rechercher quelques heures plus tard. La magie doit se perdre parmi les serviettes et les parasols. Nous avons de la chance de découvrir ce lieu exceptionnel dans ces conditions privilégiées.

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Nous repartons vers 16h après s’être emplis de beauté et d’odeurs d’herbes sauvages. Nous arrivons une heure plus tard à la Baia di San Reparata où nous passons une nuit un peu ballotée par une mignonne petite houle bien enquiquinante comme il faut. Le couinement de notre table de carré me réveille et je joue à Mac Gyver à 2 heure du matin cherchant désespérément à trouver une solution pour stopper ce bruit intempestif. J’y parviens et peux retourner me coucher, ravie de constater qu’un élastique, deux sangles et un poil de jugeote peuvent rendre une nuit merveilleuse.

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3 reflexions sur “Iles de beauté

  1. POULLIER Celine

    Merci pour le clin d’œil tata Chacha ! Je pense que t’es voisins festifs ont passé une meilleure soirée d’anniversaire que moi !… (Un brin malade et couchée à 20h30!!)
    Youhou !!!
    Bonne route à vous, soyez prudents et profitez un max!
    Des gros bisous les ptits loups

  2. rose blanche

    COUCOU la famille goasguen, bravo pour votre blog qui est si agreable a lire et a decouvrir .Profitez bien de ce periple extraordinaire et regalez nous de vos exploits nautique qui me laisse reveuse.
    Bon vent la cousine Blanche