Au fil de l'eau, au gré du vent  …

Fasse qu’Eole ne nous en tienne pas rigueur !

Dimanche 21 août 2016

San Fruttoso / Chiavari

Nous quittons la jolie crique de San Fruttoso en profitant de la vue jusqu’à la dernière minute. Aujourd’hui, nous devons parcourir 9 miles seulement mais ce sera au moteur car le vent n’a pas envie. Nous en profitons pour longer la côte et entrer dans le mignon petit port de Portofino. Nous voulions y passer la nuit mais il nous fallait débourser la modique somme de 100€, un poil trop pour notre bourse. Dommage !

Porto Fino

Porto Fino

Nous arrivons donc au port de Chiavari sans grand entrain car nous n’avons lu nul part de commentaires positifs sur cette cité. Et pourtant ! Les membres de la capitainerie sont adorables (shorts rouges, tee shirts blancs et abdos règlementaires) et nous avons enfin une place qui nous donne une sensation d’espace! Habituellement, pour rentrer dans l’emplacement attribué par le port, il nous faut redoubler de vigilance car nous sommes collés serrés avec nos voisins de droite et de gauche. Je salue d’ailleurs ici la dextérité de Simon qui parvient à se glisser dans ces ridicules petits espaces en marche arrière et avec la contrainte de notre éolienne qui dépasse beaucoup trop de notre bateau. Nous avons également la bonne surprise de constater que la plage est à deux pas et que les toilettes sont dignes de ce nom (je leur mets un 8/10) même s’il nous faut passer par la capitainerie pour récupérer le précieux badge qui nous permet d’y accéder. Nous arrivons à midi et décidons d’aller nous balader dans la ville après le repas. Nouvelle bonne surprise : la ville est très mignonne et quasiment déserte en ce dimanche du mois d’août. Nous déambulons le long des ruelles surmontées d’arcades. Cela nous fait penser avec émotion au centre ville de La Rochelle.

22-08 ruelles de Chiavari

Simon se régale à parler italien depuis ces derniers jours et finit par dégoter l’adresse d’une bonne gélateria. Effectivement, nous ne sommes pas déçus. La Gélateria Verdi est parfaite : glaces excellentes, prix défiants toute concurrence, espace de dégustation trop mignon, accès wifi qui fonctionne et, cerise sur le gâteau (ou plutôt devrais-je dire noisette caramélisée sur la 3 boules fraise, chocolat, menthe), une serveuse adorable qui, de surcroît, s’avère être Strasbourgeoise ! Après cette pause goûter, nous partons à la plage où les garçons, comme de coutume, s’amusent comme des fous à construire des murs, à creuser des trous, à déplacer des galets… Quand je pense à tous les jouets achetés chaque année alors qu’il nous suffirait de leur donner un peu de sable, un peu d’eau et un seau (encore un seau! ) pour faire des pâtés… Bref, la soirée se termine tranquillement même si la connexion Wifi du port n’est pas assez bonne pour pouvoir regarder Fort Boyard en replay. Zut de flûte !

22-08 Enfants dans le sable         21-08 Gelateria

Lundi 22 août 2016

Chiavari / Monterosso

Le jour se lève et ma première pensée se dirige vers mes collègues du centre culturel dont il est l’heure de la reprise. C’est à la fois une grande réjouissance de me savoir ici et, en même temps, c’est avec une certaine émotion que je passe la main durant toute une année. Je suis sûre que tout se passera bien et j’en profite pour leur faire un petit coucou. Bon courage à tous les 3 !

On décide de quitter Chiavari vers 10h30 pour pouvoir profiter du vent qui doit se lever afin de parcourir rapidement les 19 miles qui nous attendent. Tout était peut-être un peu trop tranquille depuis quelques temps. Nous nous préparons à quitter le port : Simon est prêt à décrocher la pendille, Charlotte est au moteur, Nino et Adam sont chargés de relâcher les bouts maintenant l’arrière du bateau au ponton. Malheureusement, dans notre élan positif, nous allons un peu trop vite et oublions de répéter la manœuvre avec les enfants. Ainsi, une fois la pendille décrochée, je lance la marche avant mais Nino se trompe de bout et Adam, ne se rappelant plus de ce qu’il devait faire, tient le cordage de toutes ses forces au lieu de le lâcher. Le bateau se met donc en travers et, obnubilée par mes enfants qui pourraient se brûler les mains, je ne pense pas à redresser la barre. Et c’est le drame ! Notre éolienne vient se coincer dans les haubans du bateau voisin. Les pales se tordent et la ferraille grince. Simon garde son calme, les enfants ne se rendent compte de rien et moi, je PANIQUE !!! Toute la capitainerie arrive sur le ponton et tente de nous aider mais la pendille du bateau adjacent vient se prendre dans notre hélice. Nous sommes condamnés à l’arrêt, bel et bien coincés. Simon se propose de plonger. «Po plongera ? » Bien tenté mais non ! « Non e possibilé, é tropo péricolo » nous répond-on. La capitainerie appelle ainsi un plongeur professionnel qui, après une arrivée remarquée en scooter (l’homme en question est déjà habillé de pieds en cap en combinaison de plongée), parvient en 4 minutes et 37 secondes, à nous rendre notre liberté pour la modique somme de … 70€ !!! Quel beau métier !

22-08 plongeur

Nous reprenons donc notre route à la voile en philosophant (enfin c’est Simon qui philosophe, moi je PANIQUE encore) : « Je pense que c’est vraiment bien ce qui vient de nous arriver. Cela nous enseigne qu’il nous faut prendre plus le temps pour préparer la manœuvre et expliquer aux enfants ce qu’il faut faire. » La sagesse incarnée, c’est beau non ? Moi je lui souris gentiment et je file me plonger dans un Guillaume Musso pour me changer les idées : de l’amour, du suspens, un peu de sang et quelques larmes. Parfait !

Nous arrivons au mouillage de Monterosso où nous sommes un peu déçus. Monterosso fait partie des Cinque Terre, une partie de la côte italienne réputée pour ses vues exceptionnelles avec de traditionnelles maisons colorées. Bon, ok, peut-être que celle-ci n’est pas la plus jolie des 5. On verra les autres quatro demain en espérant que ce soit à la hauteur de ce qui nous a été promis. Nous sommes accueillis par des méduses et une bonne houle qui nous coupent l’envie de faire notre petit plouf habituel. Simon se lance le défi de démonter notre éolienne (génératrice de plus de stress que d’électricité) malgré le tangage intempestif du bateau. Il se prête alors à un jeu de figures acrobatiques avec comme objectif principal de ne pas perdre les vis et les boulons. Contre toute attente, il réussit parfaitement la manœuvre et range l’objet de mes angoisses dans un coffre. Nous la refixerons en cas de longue traversée. Cela va nous permettre d’envisager nos entrées et sorties de port beaucoup plus sereinement. Merci à lui! Qu’Eole reste clément!

22-08 plus d'éolienne

Et hop ! Plus d’éolienne!

22-08 Monterosso

Monterosso

Comme chaque soir, les autres voiliers quittent le mouillage les uns après les autres nous laissant quasi seuls. Nous entamons une partie endiablée de Nain Jaune (je recommande !!) avec les enfants et lançons une opération anti-moustiques : mise en place de moustiquaires, de serpentins empoisonnés, de sas de protection. On les aura ! Hihihi !!  (rire démoniaque) Objectif : préserver les enfants des piqûres virulentes qui apparaissent chaque jour. Samuel recense à lui seul pas moins de trente piqûres sur l’ensemble de son tout petit corps, une sorte de carte de constellations urticantes.

Mardi 23 août 2016

Monterosso / Porto Venere

Nous partons vers 9h30 du matin après quelques ablutions à l’arrière du bateau (les besoins d’une bonne douche matinale ont eu raison de ma pudeur) et nous prenons le temps de longer les quatre autres villes abritant la poésie d’un nom aussi doux que « Cinque Terre ».

23-08 Maman et Adam            23-08 Sam à la barre

De la mer, les villages sont très beaux et nous mettons une mention spéciale pour ceux de Vernazza et de Riomaggiore. De la terre, ils doivent être sacrément bondés au regard du nombre de navettes circulant entre chaque ville et du nombre de touristes présents dans chacune des navettes. Nous profitons de la vue loin de la foule et préférons avancer vers Porto Venere, le «port de Vénus » décrit comme l’un des villages les plus romantiques de la côte ligure avec ses ruelles bordées de jolies maisons aux couleurs pastel.

23-08 les enfants devant Riomaggiore

Riomaggiore

Riomaggiore

 

 

 

 

 

 

 

Vernazza

Vernazza

Le vent s’est fortement levé et nous essuyons des rafales à 26 nœuds. Heureusement, il y a peu de monde au mouillage et nous jetons l’ancre rapidement. Grâce à Renan des Krysfil, nous avons appris à mouiller avec deux ancres, ce qui nous rassure beaucoup et nous permet de quitter le bateau avec plus de sérénité. Les enfants ont profité d’une des dernières longues navigations pour visionner le film « Pirates des Caraïbes ». Le temps de l’après-repas (qui doit normalement correspondre à un temps calme) est utilisé à réinvestir l’histoire avec leur propre imaginaire : ils s’amusent comme des fous à souquer ferme, à hisser les voiles, à sauver des princesses fonçant à l’abordage de notre propre bateau, à naviguer sur des mers infestées de pirates et d’autres monstres terrifiants, à inventer des récits plus alambiqués les uns que les autres sur un espace de jeu de 10 mètres carré (vive l’imagination et les bons DVD!) Nous restons jusqu’à 16h sur le bateau afin de vérifier que le Kusupa tient bon puis nous descendons sur la terre ferme.

 

23-08 Porto Venere 23-08 Arcades  23-08- Dans l'annexe

Quelle jolie ville que celle de Porto Venere ! Un petit port charmant donnant sur les vielles églises fortifiées situées en contrebas de l’ancien château. Après notre traditionnel cornetto de gelati, nous entamons une longue balade pour aller visiter les coins et les recoins de cette petite bourgade. Les nombreuses marches à gravir me renvoient quelques images des fameuses «Pistes de Xapattan » dont les amoureux des jeux d’aventure comme moi auront probablement gardé un souvenir ému.

Lorsque nous revenons au bateau vers 19h, le vent est tombé. Nous allons pouvoir passer une bonne nuit de sommeil.

23-08 Selfie à 5  23-08 Nino et mère Nature  23-08 selfie Lolotte

3 reflexions sur “Fasse qu’Eole ne nous en tienne pas rigueur !

  1. Milie

    Je viens de m étrangler de rire à la lecture du passage de l éolienne ! Courage charlotte car même sans éolienne, une chose est sûre… au retour tu pourras publier un roman avec tous les billets de ce blog, et il sera bien meilleur que tous les bien trop nombreux musso de la terre réunis ! 🙂

  2. Delphine GALANT

    Waouh! Que de belles aventures déja!!!! A vous lire, des sourires se sont dessinés sur mon visage, et des larmes aussi… Je vous embrasse fort!!

  3. Nico

    Mais il est superbe ce Blog! c’est bon d’avoir de vos nouvelles et de partager un peu de cette aventure avec vous…Vous connaissant bien, les scènes décrites sont vivantes et je devine, imagine, voyage aussi en imaginant vos têtes, expressions, émotions à l’épisode de l’éolienne!! c’est savoureux à la lecture! que de découvertes ici sur le Blog et comment se passe la vie quotidienne? les glaces en Italie sont bonnes? A porto Venere les gens sont énervés? il y a des caches en Italie?
    Allez hop en favoris 🙂

    des Biz biz de Nico, des belles pensées et des bisous très très fort d’Elya Keziah et Aurélia et vive l’Italie!
    Et…… Yalaaaaaaaaa!!!!