Au fil de l'eau, au gré du vent …

Alors voilà ! Déjà deux mois que nous voguons sur l’eau, deux mois de navigations, de découvertes, de visites et de divers petits tracas aussi. Alors il est temps pour moi de faire un nouveau petit bilan.

Nous pensons avoir trouvé notre rythme de croisière afin de satisfaire les envies de tous. Ainsi, nous avons opté pour une alternance entre navigations quotidiennes pour avancer, celles-ci se terminent généralement par un petit mouillage, et des pauses au port pour visiter l’arrière pays, dans ce cas c’est transports en commun ou location de voiture, laverie et courses au programme. On se rend bien compte que les enfants apprécient surtout les belles balades dans la nature comme la forêt de Bonifatu ou la cascade au nord de Bonifacio et les visites de beaux monuments comme la tour de Pise ou la citadelle de Calvi plutôt que de flâner dans les rues des villes ou villages. Je me rattrape sur ce point lors de mes sorties courses, ship ou gasoil, car j’aime particulièrement me balader dans les rues. On ressent la vie, les odeurs, on entend les bruits, les bouts de conversations.

Nous avons vécu la première croisière organisée pour la venue de Anne, c’était super alors le concept est lancé : si vous désirez découvrir la mer, vous pouvez nous rejoindre pour quelques jours à bord du Kusupa. Merci de prévenir afin que nous puissions élaborer la navigation. Pour plus d’informations vous pouvez contacter Anne qui se chargera de vous détaillez les bons et aussi les mauvais côtés de la vie à bord.

Pour la première fois nous avons connu l’attente, coup de vent oblige, nous sommes restés bien amarrés au port de Bonifacio. Nous avons alors découvert la ville sous un autre jour, les commerçants qui râlent, les bateaux qui restent à quai, une vie locale beaucoup plus calme. Malgré l’espace de confinement, les enfants n’ont pas souffert de cet épisode d’autant qu’ils sont devenus ambassadeurs du patrimoine bonifacien, résultat des visites lors des journées du patrimoine oblige. On s’occupe comme on peut, on fait des prévisions, on organise la suite, on répare, on bricole car oui il y a toujours à faire sur un bateau. L’activité favorite de Charlotte est la montée au mât. Un grand merci aux années cirque qui lui permettent de ne pas appréhender la hauteur et le vide dans toutes les situations au port ou en pleine mer.

Et puis grande première pour nous tous, il y a eu la traversée entre la Sardaigne et les îles Baléares avec un amerrissage à Mahon sur Minorque. Première nuit à bord et en navigation, succession de deux nuits et deux jours, une petite idée de la suite du programme et des réflexions sur l’organisation, la gestion du quotidien et le rythme qu’il faudra suivre. Ce rythme sera fortement lié à celui du soleil. En effet, le premier soir nous nous sommes faits surprendre par la fraîcheur qui tombe d’un coup en même temps que le soleil nous quitte. Prendre le repas de jour avec les derniers rayons de soleil est bien plus agréable que dans le froid éclairé par une loupiotte. Et dans le quotidien il faudra privilégier l’école le matin, prévoir les douches en fin d’après midi et encore bien d’autres choses. Dans notre voyage il y a l’idée de liberté, mais je sens bien que des contraintes d’organisations vont montrer leur petit bout de nez lors des traversées. Un bateau peut vite semblait beaucoup trop petit si on se laisse déborder entre les légos, les cirées, les couvertures et la vaisselle. Bref il va falloir s’organiser d’autant que nous aurons un équipier en plus. Au niveau des sensations, une nuit en mer c’est un pur moment de tranquillité, d’immensité, presque de recueillement. Ce n’est pas le silence surtout à l’intérieur où les bruits se croisent et résonnent, ça couine, ça grince, ça claque mais ça n’empêche pas de dormir, j’ai même ajouté un bruit supplémentaire le ronflement.

La fenêtre météo choisie était bonne voire trop bonne puisque le vent nous a abandonné durant notre dernière nuit. Nous étions partis sur les chapeaux de roues le mardi à 15h avec une arrivée annoncée le mercredi à 22h pour finalement ralentir progressivement par sécurité tout d’abord lors de la première nuit (nous avons réduit la voilure) puis par manque de vent. On commence à bien connaître notre bateau et savoir quelle force de vent est nécessaire pour sa bonne marche selon les différentes allures.

A présent nous attendons l’arrivée de mon papa pour le programme îles Baléares. On va partager avec lui la découverte de Minorque et Majorque. Il va retrouver des sensations puisqu’il y a plus de 40 ans il naviguait sur son voilier « Happy Day » au large des côtes normandes.

La suite du parcours ce sera un petit bout d’Ibiza avant de rejoindre la côte espagnole et nous rapprocher un peu plus du détroit de Gibraltar et la découverte d’une autre mer, l’océan atlantique…