Au fil de l'eau, au gré du vent  …

3 mois déjà … par Simon

Le changement c’est progressivement !

Voilà trois mois que nous naviguons en Méditerranée, pas la mer la plus facile d’après les marins et quel changement !

Je me rappelle observer dans les ports les vieux loups de mer qui ne semblent jamais faire un geste de trop, faire bien au contraire le geste juste sans précipitation ni énervement. Alors non je ne suis pas encore un loup de mer, pas un capitaine ni même un marin mais je sens le changement. Je souhaite vivement à notre retour pouvoir partager à nouveau avec mes compagnons de virée les Nico, Seb, Juju ou Benjamin des moments en mer parce que, finalement, ensemble on n’a rien fait. Et puis en embarquer d’autres bien sûr.

Vous faire découvrir le bonheur de la navigation de nuit, voilà un point pour lequel l’appréhension était grande et maintenant, après trois mois je me demande si ce n’est pas ce que l’on préfère. Cela nous permet d’avancer plus vite. Les petites navigations du début de l’aventure 15 milles, 20 milles sont bien loin, à présent on avance plus vite par des navigations plus longues, en naviguant la nuit, 100 milles, 150 milles.

Les joies du mouillage, pouvoir jeter l’ancre dans une petite crique, à proximité d’une plage déserte, descendre l’annexe et aller à terre. C’est un autre point pour lequel je n’avais que trop peu d’expérience (2 mouillages lors des stages Glénans) et qui, par conséquent, me questionnait beaucoup. Aujourd’hui c’est un vrai plaisir. Avant on cherchait les mouillages où il y avait du monde, histoire d’être rassuré, maintenant c’est un pur bonheur quand on est seul.

Les entrées et sorties de port sont toujours un petit moment de stress mais la sérénité et le calme prennent peu à peu le dessus même avec une éolienne.

Le changement, il est aussi lié à la connaissance du bateau, ses réactions, son comportement selon les allures, comment le moteur réagit… Alors finalement la Méditerranée n’est peut être pas la mer la plus facile mais elle nous aura permis cette prise en main, cette montée en confiance. Attention, il faut toujours être sur ses gardes et ne pas s’endormir sur ses lauriers, chaque jour, chaque nuit, chaque mouillage, chaque port est différent donc vigilance.

Et que dire du changement pour Charlotte qui je le rappelle n’avait jusqu’alors connu que le tour de l’île d’Aix ou de Fort Boyard à bord de Sterenn petit voilier de 7m par beau temps et mer calme. Maintenant, elle empanne seule et qui plus est de nuit. Les appréhensions et les craintes se résument aujourd’hui à la météo et aux conditions de navigation. Bref, lorsque l’on a en mémoire les premiers articles du blog les idées de plan B ou plan C, on perçoit bien le changement qui, je le répète, est fortement lié à la connaissance et l’expérience, un peu plus de 1500 milles depuis le départ à 5.

Nos petits mousses quant à eux sont de véritables éponges, ils enregistrent tout, observent, mémorisent. Durant les deux premiers mois, au port ou au mouillage, ils jouaient à tirer sur les bouts, border, jeter l’ancre, virer, empanner, relever les pare battages, préparer les amarres. Aujourd’hui ils veulent de plus en plus participer et faire, nous aider, être avec nous pour preuve leurs participations aux quarts de nuit.

L’aventure se poursuit, l’océan est à quelques milles de nous avec la soif de découvrir car c’est souvent l’inconnu qui nous surprend et nous émerveille…

2 reflexions sur “3 mois déjà … par Simon

  1. Delphine GALANT

    Waouh!!!! Génial de lire ces mots!! Rassurés, rassurants!!! Je vous embrasse tous les cinq très fort!!

  2. DEHEZ Karine

    Je ne commente pas, mais je vous lis, silencieusement, régulièrement, et avec vous je tangue, je chavire, je roule, j’empanne et je fais des nœuds ! D’ailleurs merci aux enfants pour le lexique !
    Merci pour le partage en tout cas, on s’y croirait, ça fait du bien…