Au fil de l'eau, au gré du vent  …

Transat kaléidoscopique

Notre traversée de l’Océan Atlantique a duré 19 jours et 20 heures du jeudi 15 décembre 2016 au mercredi 4 janvier 2017. Nous sommes partis du port de Santa Cruz sur l’île de La Palma aux Canaries et nous sommes arrivés dans la Baie du Robert en Martinique.

Parce que chaque expérience est unique, voici les six récits de cette aventure extraordinaire qu’a été pour nous la traversée de l’Océan Atlantique sur un voilier de 12 mètres avec 3 adultes et 3 enfants.
Merci à l’équipage de s’être prêté au jeu des confessions nautiques et d’avoir osé partager, avec tous, moments forts et émotions profondes de ces presque 20 jours d’Océan !

Merci au Kusupa de nous avoir conduit à bon port !

 

La transat selon Samuel

J’ai bien aimé la traversée. Je n’ai pas eu trop peur mais un peu quand même car j’avais peur de tomber à l’eau et de me noyer et aussi que le bateau se retourne à cause des grosses vagues. Maman m’a un peu rassuré mais je restais beaucoup à l’intérieur du bateau pour être bien protégé. J’ai passé aussi beaucoup de temps à l’intérieur du bateau car il y avait tous nos jouets et j’adore jouer. Je jouais le plus à faire mon livre avec Woody Dubalais que j’ai créé et avec les légos. J’ai bien aimé voir les dauphins, les poissons volants et les oiseaux. J’ai bien aimé les blagues de Tonton. Je n’ai pas très bien mangé mais un peu quand même. J’étais content de manger des chips et les gâteaux au chocolat de maman. La nuit, j’ai bien dormi. Je n’ai pas fait de quart car je dormais trop profondément. Je ne suis pas tombé malade mais j’ai eu un peu mal à ma jambe sans savoir pourquoi. J’ai trouvé que c’était long surtout à partir du milieu. Je n’ai pas envie de refaire une traversée. Je préfère prendre l’avion pour le retour. Mais je suis content d’avoir traversé et je vais raconter tout ça à mes copains et à ma maîtresse quand je rentrerai à Poulainville.

             

                

La transat selon Adam

Avant de partir, j’étais bien mais j’avais un peu la frousse que l’on manque d’essence, que il n’y ait pas assez d’électricité, que le bateau casse, que ce soit trop long… J’avais peur de ne pas réussir à arriver de l’autre côté. A notre départ, j’avais encore quelques angoisses mais, au fur et à mesure, ça s’est passé. Je n’avais plus peur pour le moteur ou que le bateau casse. Par contre, j’avais peur que la voile se déchire. Je n’avais pas peur des grosses vagues mais j’avais peur du vent car il fait claquer la voile, il fait dévier le bateau. J’ai eu peur quand le pilote automatique s’est éteint, que la voile a commencé à claquer et qu’on m’a crié de rentrer dans le bateau. Il y a eu quelques petits moments stressants mais pas trop en fait.

        

Mais il y a eu aussi des moment rigolos notamment quand Tonton s’est cassé la figure alors qu’il était en train de faire son sport. Et plein de moments de plaisir comme lire Harry Potter, regarder des petits films sur l’ordinateur, voir la terre le dernier jour. J’ai bien aimé quand on a mangé des petits tapas pour les fêtes ou pour d’autres repas. J’ai adoré quand Tonton a fait des frites pour Noël et que Maman a fait des gâteaux au chocolat. J’ai super aimé malaxer la pâte quand on a fait le pain avec Maman. La douche, c’était très froid et donc pas très agréable mais ça faisait du bien de se sentir propre. On s’est lavé une fois tous les trois jours. J’ai l’oeil pour voir les dauphins quand il faisait beau et c’était chouette.

            

20 jours c’est quand même très long sur un petit bateau. Si on avait été à terre, on aurait pu visiter la moitié d’une île voire plus avec ces 20 jours. Quand on y repense maintenant, on se rend compte que c’était vraiment tout petit alors qu’on a réussi à y vivre tout ce temps. Avec mes frères ça s’est bien passé. De temps en temps, on se chamaille un peu mais on se réconcilie vite et on joue bien ensemble. Les nuits c’était un peu énervant car j’avais un peu de mal à trouver mon sommeil. Il y avait beaucoup de bruit et de la houle qui nous faisait rouler partout et me faisait me cogner contre les équipées. Quand on a commencé à dormir dans le carré, j’ai bien dormi. Je n’ai pas pu faire beaucoup de quart mais j’ai pu observer les constellations.

            

Ces 20 jours m’ont également permis de beaucoup parler avec les adultes, surtout avec papa, de plein de choses et ça, j’adore.

Je préfère ne pas faire la traversée retour car le vent ne va pas être dans notre sens. J’ai un peu peur que ce soit plus difficile. Je préfère prendre l’avion avec Maman. Je suis très fier de moi car avant de partir je ne pensais pas que ce serait si difficile au niveau des conditions de navigation car tout le monde disait que ce serait facile. En plus, on nous annonçait que ça allait aller mieux mais ça ne venait jamais. Je ne pensais pas que je pourrais faire la traversée dans ces conditions là. C’est une expérience qui va rester gravée dans ma mémoire pour toute ma vie comme toute notre aventure.

La transat selon Nino

Avant de partir, je m’imaginais la transat comme une escorte avec plusieurs bateaux tous serrés les uns contre les autres, une mer calme, un vent calme. Mais, en fait, ce n’était pas ça du tout. Je m’en suis rendu compte au bout de deux jours et ça m’a fait un peu flippé.

Certains jours c’était le cauchemar comme le jour où papa a hurlé parce que la voile était passée de l’autre côté et il fallait faire une manœuvre vite. Et aussi la fois où Tonton a crié sur Adam car il avait fait quelque chose au pilote automatique et ça l’avait débranché. Quand les gens hurlent, j’ai l’impression que le bateau va sombrer d’un coup, qu’il y a un trou dans la coque, que le bateau va se retourner, que le moteur va exploser, que le mât va se briser. Je m’imagine les pires scènes du monde. Je me mets à trembler. Alors, je me plonge dans la lecture pour faire passer toutes mes angoisses. Elles se mettent à fondre. Ça fait passer toutes mes peurs. Je m’isole dans un autre monde. Quand j’avais peur, les adultes ne m’ont pas beaucoup rassuré. Maman était très stressée par les conditions de la mer et Papa et Tonton n’étaient pas beaucoup disponibles et très concentrés sur le bateau. Ce qui m’a permis de tenir, ce sont les liseuses et les heures de lecture. Je n’aimais pas la nuit car j’avais peur. La nuit, le bateau devient une caisse de résonance et on entend très fort tout les bruits. Je mettais des images sur chaque bruit: « Clac » la voile qui claque,  » Bim » un poisson volant atterri sur le pont, « Merde » Tonton est en colère, « Chhhh » un grain qui tombe. Se laver c’était la galère car papa allait chercher de l’eau de mer très froide et nous balançait des seaux sur la tête. Il a bien rigolé mais nous on avait très froid et on était tout bleus.

  

D’autres jours, c’était plus calme. J’ai adoré quand on a vu la terre apparaître, quand on a joué à Candy Cruch avec Papa pendant son quart, quand j’ai terminé le livre « l’Epouvanteur ». J’ai aimé quand maman a fait du pain et des gâteaux au chocolat et quand on pouvait manger des chips et des Kinder. En plus, comme la météo n’était pas bonne, on ne pouvait pas faire l’école. On a donc regardé un film par jour et de temps en temps des « C’est pas sorcier » qui nous ont appris des tas de choses.
Les trois premiers jours j’ai eu le mal de mer mais après j’ai ressemblé à Papou qui ne ressent pas le mal de mer. Je n’ai pas été impressionné par la hauteur des vagues mais la météo et les grains m’ont beaucoup fatigué car je devais sans cesse faire des allers-retours entre le cockpit et le carré pour échapper à la pluie.

  
J’ai adoré pêché notamment la belle dorade coryphène de 70 cm!!! Je suis déçu de ne pas avoir pu faire plus de quarts de nuit avec les grands. Et je suis très triste car lors de mon premier quart, à cause d’un grain et du besoin de faire une manœuvre, Tonton a accidentellement écrabouillé la liseuse d’Adam. Elle a été fichue après. Heureusement que Maman nous a prêté sa liseuse. Les repas ça a été. Le tartare de poissons frais était délicieux.
Pendant la traversée, nous nous disputions de temps en temps avec mes frères mais le plus souvent, je lisais de mon côté ou j’écoutais les grands lire Harry Potter à Adam.

    

Ces 20 jours de traversée m’ont paru très très longs et je suis vraiment content d’être arrivé sur la terre ferme. Aujourd’hui je n’ai pas envie de faire le retour en bateau sauf si ma vie en dépendait. Je préfère prendre l’avion avec maman et mes frères. Malgré tout, je retire beaucoup de fierté d’avoir fait cette traversée car je me rends compte du côté exceptionnel de cette aventure. J’ai de la chance car très peu d’enfants peuvent vivre ce genre d’expérience dans leur vie.

La transat selon Mathieu

Au petit matin du 17ème jour ou du 18ème, je ne sais plus très bien, nous venons d’essuyer un nouveau grain. Simon et moi séchons tant bien que mal dans le cockpit, en silence. J’ai la mine des mauvais jours. Genre si tu veux me causer, reviens demain ce serait préférable. J’en ai juste ras le c.. Pourtant c’est ma deuxième traversée, pas un saut dans l’inconnu. Je sais que c’est un marathon. Je sais qu’il est nécessaire de gérer étape après étape, d’avoir des objectifs à court terme, de penser aux 100 premiers miles, puis aux 500, puis aux 1000 et ainsi de suite. Je sais qu’il faut garder de l’énergie en réserve, ne pas tout cramer. Je sais que ce n’est fini que lorsque l’ancre est posée et le bateau assuré. Et je sais surtout, comme je l’avais noté la première fois, je sais que je ne sais pas. On se prépare, on se fait des scénarios, on s’imagine les choses. Bref on se fait des idées, mais y’a toujours un truc que l’on n’avait pas prévu. Et là en l’occurrence, je n’avais pas envisagé de prendre autant de flotte sur la tronche. Je me souviens même des mots de Georges, mon compagnon et professeur lors de ma première : « Pendant la transat, on ne se fait jamais mouiller ». Georges je t’adore, mais là tu t’es trompé.

  

    

Cela fait plus de deux semaines que nous évoluons dans une mer agitée. Plus de deux semaines que le vent est fort, instable, fourbe, les rafales nombreuses. Le pilote fait son travail, mais de temps en temps la houle associée à une poussée du vent l’empêche de tenir son cap. Plus de deux semaines que l’on prend des douches, souvent la nuit. Et ces conditions nous obligent à rester en vigilance dans le cockpit. Prêt à enrouler, puis dérouler, enrouler, puis dérouler, voir à affaler au fil de l’eau et surtout au gré du vent.

Ce matin-là donc, je fais la gueule. (Charlotte, tu censures si tu veux mon vocabulaire, mais je crois qu’il est parfaitement approprié.) Simon me regarde, hésite, puis brise le silence en lançant un doux « Ça va ? », alors qu’il connaît déjà la réponse. Le « J’en ai ras le bol » cingle tout simplement et laisse sa place définitivement au silence.

La veille au soir, alors que j’étais de cuisine, il a fallu manœuvrer rapidement et j’ai foiré la cuisson des pâtes. Pour un pseudo breton avec du sang italien, foirer la cuisson des pâtes, c’est pire que tout. J’ai eu le droit à un « c’est dégoûtant » de Nino qui, après une dizaine d’heures, n’est toujours pas digéré. Depuis peu, le stock de frais est épuisé et, jusqu’à présent, c’était compèt en cuisine. Entre la spéciale lasagne de Simon, l’essai transformé du pain de Lolotte, les tartares de mahi-mahi pêchés et autres steaks de poisson frais cuisinés par mes soins, les enfants ont été gâtés et les adultes aussi. Un bon repas, c’est primordial pour le moral des troupes. Mais un moment dans une traversée c’est fatal, on attaque les conserves, les plats de pâtes et de riz. Et là, nous y sommes, nous approchons du bout et dans l’assiette c’est moins coloré. Alors imaginez, manger des pâtes pas cuites, ça reste en travers. Le moral flanche un peu ce matin. Silence.

  

Les grains, la cuisine et, pour finir, les angoisses de Lolotte ont raison de mon enthousiasme. Depuis le début de la traversée Charlotte fait face à ses peurs. La houle, les rafales, les empannages intempestifs, les enfants, l’énergie des batteries sur le bateau. Tout est sujet à des craintes. Alors il est nécessaire de rassurer, de remonter le moral. Mais cet exercice pompe de l’énergie, beaucoup d’énergie, trop d’énergie. Ce matin, j’en ai ras le c..

Même plus le plaisir de naviguer. La fin, vivement la fin. Petit déjeuner englouti. Silence. Puis je m’équipe de mes écouteurs pour m’isoler, musique à fond, je laisse le pilote se reposer et lui prends la barre. La barre, la thérapie. Sentir le bateau. Ne plus subir les éléments. Essayer de prendre au mieux les vagues. Faire en sorte que le bateau se déplace au mieux et que, pour l’équipage, les mouvements soient plus supportables. Ce 17ème jour ou 18ème, je ne sais plus très bien, je passe beaucoup de temps à la barre. La barre, la thérapie. Je retrouve le sourire, le plaisir. Je prends à nouveau conscience de la chance que nous avons de partager cette aventure. Avec les enfants, Lolotte et le frangin. Je me rends compte que dans quelques jours ce sera fini et que ça va me manquer. Alors fini le ras le bol, place au plaisir. Profiter. Profiter. Et encore profiter.

     

Merci les enfants pour votre courage au milieu de l’océan. À vos petites fesses en exposition lors de vos pipis partagés à vous tenir par le maillot au dessus du bateau. Samuel, à tes sourires du matin et ton rire. Adam, à tes lectures d’Harry Potter et tes yeux de lynx pour repérer les dauphins. Nino, à ton appétit d’ogre et ton rap d’Aldebert.

Merci Lolotte pour m’avoir supporté. Bravo à toi pour avoir repoussé tes limites.

Merci à toi frérot, pour être toi tout simplement toi, apaisant. J’ai aimé nos silences la nuit au moment de se passer la main.

 

La transat selon Charlotte

> Voici la retranscription du journal de bord que j’ai tenu durant ces 20 jours de traversée.

J1. Première nuit de quart. C’est maintenant que je me rends compte de l’état d’inconscience dans lequel nous étions Simon et moi lorsque nous avons imaginé ce projet. Malgré une expérience de la voile quasi nulle pour moi et quelques balbutiements pour Simon, nous avons quand même entrepris cette aventure et nous voici au début de la traversée de l’Atlantique ! Toute la semaine dernière, j’ai eu le trouillomètre à zéro avec de forts maux de tête constants. La préparation du bidon de survie est pour beaucoup dans le niveau de stress. J’ai tenté de faire bonne figure pour Simon et les enfants mais il me semble que c’était peine perdue. Ce sont des émotions qui transpirent malgré toute notre bonne volonté à les cacher. Nino a exprimé ses angoisses dès notre départ. Nous tentons de le rassurer autant que possible. Les conditions météo ne sont pas mauvaises aujourd’hui : 15 noeuds de vent et une houle de 2 mètres que nous encaissons de travers. La bateau avance bien. Il fait nuit mais la pleine lune nous accompagne. Un tas de sentiments se mélangent en moi avec prédominance de la peur. J’espère que ça partira vite pour laisser place au plaisir de la navigation. Simon et Mathieu me semblent dans leur élément et les enfants vont bien. Espérons que le soleil soit de la partie demain.

    

J2. Affreux. Beaucoup de vent et une grosse houle. Le bateau gite en surfant sur les vagues. Risque-t-il de se retourner? Non, non, bien sûr que non Charlotte. Les enfants vont bien. L’éolienne fait son boulot. J’appréhende la venue de la nuit. La houle devrait se calmer demain. Pourvu… Notre vitesse est d’environ 5,5 noeuds avec parfois de belles pointes à 8 ou 9 noeuds. La vitesse fond est plus élevée. Nous avançons bien. Simon est malade. Il ne mange rien et dort peu mais fait semblant d’aller bien. Je suis tellement navrée qu’il ait également à gérer ma peur. Allez, demain est un autre jour.

J3. Pas le courage d’écrire. J’ai peur à chaque seconde de chaque minute de chaque heure.

J4. Une perle de Nino qui est en train de vider sa vessie sur le pont tandis que le bateau gite : « Quand j’ai les chochottes, mon pipi arrête de couler. » Sourires. Le soleil revient petit à petit et la houle se calme. De gros cumulus blancs parsèment le  ciel bleu et le soleil tape dur. Seul le vent encore frais nous rappelle que les Antilles sont encore loin. Avec les conditions qui s’améliorent, ma peur diminue un peu. Je commence à connaître le bateau, ses mouvements, ses allures, ses bruits. La confiance s’installe. Aujourd’hui, Tonton Hub, notre routeur, nous recommande de rester au-dessus du 25°Nord jusqu’au 25 décembre. Que se passe-t-il au-dessous?? Notre progression en escalier va rallonger notre route mais elle est nécessaire pour naviguer sereinement. Notre réserve de fruits et de légumes s’amenuise petit à petit. Nous mangeons vraiment bien même s’il est compliqué de faire la cuisine en se faisant secouer d’un côté puis de l’autre. Merci à Mathieu et Simon pour leurs plats succulents réalisés dans des conditions désastreuses! Simon va bien mieux. Les enfants sont adorables. Samuel a vomi tout à l’heure. Il mange vraiment peu. Il se contente de féculents et encore. J’ai peur qu’il manque de vitamines. Nous tenterons de le gaver de fruits une fois de l’autre côté.

J5. Ouf, Nino et Adam viennent de faire leur première crotte. Je commençais à m’inquiéter car rien n’était sorti depuis le début de la traversée. J’ai la sensation que ces jours passent avec une lenteur absolue. Le mal de mer me reprend à chaque fois que je reste trop  longtemps à l’intérieur du bateau. Simon et Mathieu, eux, sont au top en gérant parfaitement leur fatigue et la navigation. Je me sens parfois complètement inutile alors que je suis tout aussi capable d’enrouler et de dérouler le génois. Je l’ai déjà fait bien des fois. Tant pis, je les laisse faire. Heureusement que les enfants sont là. Ils ont le droit de regarder un dessin animé par jour. Ca casse leur quotidien. Impossible de leur faire l’école pour le moment. Le soleil me fait du bien. On avance, doucement mais sûrement. J’espère que nos proches vont bien et qu’ils ne sont pas trop inquiets pour nous.

               

J6. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Aujourd’hui, le moral est bon. Les conditions météo sont un peu meilleures et je me détends peu à peu. J’ai toujours de très grosses douleurs dans le cou et le dos depuis le début de la traversée mais je pense que ça va bientôt passer. Nous avons changé d’heure hier soir. Je n’ai pas foncé dans mon lit comme d’habitude et je suis restée un peu avec les gars avant la nuit. L’idée de faire des journées de 25 heures me plait… Aujourd’hui c’était ma première douche à l’eau de mer. Ca m’a fait beaucoup de bien. Espérons que les enfants apprécient également. Le bateau avance. Nous avons parcouru près d’un tiers de notre route. Chouette ! Je pense à mes enfants et je salue la patience et l’ingéniosité dont ils font preuve. Surtout Samuel qui trouve toujours à s’amuser tout seul durant les longues heures de lecture de Harry Potter.

  

J7. La nuit dernière a été difficile. Plus d’anémomètre sur les instruments de bord, ce qui nous a valu deux empannages intempestifs en pleine nuit. J’étais dans ma couchette quand ils ont eu lieu. Le bruit a été tellement fort et violent que j’ai eu la sensation que le mât était tombé et que nous étions en train de couler. Retour de la peur, plus que ça, de la terreur. Voilà, je suis terrifiée! Mathieu et Simon ont dormi dans le cockpit pour veiller. La houle est revenue avec le vent et les grains. Il est 18h. Je déteste ce moment de la journée où les splendides lumières du soleil qui se couche nous quittent laissant place à l’obscurité. Cette obscurité qui amplifie les bruits, les mouvements du bateau. Pas de lune pour l’instant. J’ai tenté de faire du pain. Pourvu qu’il soit bon! L’arrivée me semble encore si loin…

  

J8. Encore une journée passée. Encore des conditions trop fortes pour pouvoir être tranquilles. Cette nuit, nous empannons pour piquer vers le Sud. Le vent devrait tourner et nous être favorable. La journée a été assez bonne. Le soleil était présent. Les enfants m’apportent beaucoup de joie et les entendre rire est une vraie thérapie. Dans deux jours c’est Noël. ce matin, nous avons réussi à faire quelques décorations. Les enfants ont l’air heureux. C’est l’essentiel. Moi qui pensais que la traversée serait l’occasion d’avoir de longues discussions entre adultes en parlant de tout et de rien. Je me suis trompée. Mes différentes tentatives se sont soldées par un échec. Ce sera un voyage Bernardo. Ok.

J9 . Je suis en train de dépasser mes limites au niveau de mes angoisses. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Qui a dit ça déjà? Il me faut lâcher prise et accepter ce temps qui, aujourd’hui, me semble du temps de vie perdu. Je me trompe sans doute mais je ne sais pas encore pourquoi. J’essaie de vivre le moment présent à fond même s’il n’est pas tel que je le souhaiterais. « Hier est derrière, demain est un mystère, aujourd’hui est un cadeau, c’est pour ça qu’on l’appelle le Présent ». Merci Maître Uguaï !

            

J10. C’est Noël. Repas délicieux rapidement avalé et cadeaux symboliques rapidement déballés. Les enfants sont heureux. Les conditions de navigation sont assez bonnes aujourd’hui. On essaie de se détendre un peu et de profiter.

        

J11. Journée bien calme. Pétole diront certains. Nous mettons un peu le moteur en marche. Bruit pénible et fatiguant pour les nerfs des adultes. La tension est palpable. Espérons que cela passe avec le retour du vent. Cela fait 11 jours que nous vivons les uns sur les autres. Pas toujours évident. Il nous faut tenir bon car nous avons fait plus de la moitié du chemin. D’ici le 31 nous commencerons peut-être à sentir la fin. J’ai hâte. Les tensions qui règnent dans le bateau me pèsent mais je me tais de peur d’aggraver la situation. Heureusement que j’ai mon bouquin. Simon est incroyable. Il gère tout avec son calme légendaire. Quelle patience, quelle sagesse. Il commence à faire chaud dans le bateau et faire la cuisine est une plaie. Les enfants vont bien. Les manoeuvres précipitées et les haussements de voix inquiètent beaucoup Nino mais nous tentons de le rassurer autant que possible. Nous n’avons toujours pas commencé l’école. Tant pis ! Nous avons pêché aujourd’hui deux dorades coryphènes, de quoi manger pendant les 3 prochains jours. Les réserves de frais s’épuisent progressivement. L’énergie du bateau descend doucement car moins de vent et beaucoup de nuages. Reviens soleil !

J12. Grains. Les hommes sont trempés et d’humeur bien terne. J’essaie de venir avec eux mais on me fait comprendre qu’il vaut mieux que je reste à l’intérieur. Bon, je ne vais pas me battre  mais le sentiment de ne servir à rien revient plus fortement. Moi aussi je peux faire les manoeuvres et affronter la pluie. Je rentre et je joue avec les enfants. Le sourire est de retour.

J13. J’essaie de lancer des discussions pour que le temps passe plus vite. Toujours pas de répondant en face de moi. Les sourcils se froncent, les yeux sont en veille permanente. Je me tais. Le silence est d’or dit-on, oui mais il me semble que les rires le sont tout autant…

        

J14. Encore des grains avec de la pluie qui mouille. Jolie phrase de Samuel « Le soleil, il pleure. » Nous devrions arriver d’ici 6 à 7 jours. J’ai hâte. La navigation d’aujourd’hui n’a pas été trop mauvaise malgré les grains réguliers qui perturbent considérablement les conditions. Quand le vent accélère, j’ai l’impression que nous n’allons pas réussir à maîtriser le bateau. Les deux hommes sont aussi rassurants qu’ils le peuvent. J’ai toujours peur malgré tout. Grrrr ! Nino aussi est très pressé d’arriver. Les deux petits prennent la situation avec plus de philosophie pour Adam et d’insouciance pour Samuel. Mathieu s’est planté un hameçon dans le doigt tout à l’heure. Simon a réussi à lui retirer non sans mal. La blessure n’est pas grave mais coup de stress supplémentaire. Hier soir, lors d’un grain, l’une des liseuses a été cassée. Heureusement, il nous reste la mienne pour satisfaire les besoins inextinguibles de lecture de Nino et d’Adam. Le bateau devient peu à peu une porcherie car nous avons du mal à maintenir correctement le niveau de rangement et de propreté habituel. Tant pis…

J15. Aujourd’hui, j’en ai ras le bol. Chaque jour est une nouvelle épreuve sans parler des nuits et il n’y a aucun exutoire. Impossible d’en parler aux autres. La fatigue me rattrape. Je prends sur moi mais je suis continuellement au bord des larmes. Adam est le seul à s’en être rendu compte et reste très attentif et tendre. Le plus dur est derrière nous. Il faut s’accrocher. Simon m’épate et gère tout d’une main de maître sans jamais se plaindre. Je crois que lui aussi sera heureux d’arriver même si cette vie semble bien lui convenir. Mathieu est d’une grande aide et je vois bien qu’il prend aussi sur lui. Il est attentif aux enfants et arrivent à les faire rire. Il assure pour la navigation et seconde parfaitement Simon. Je ressens une telle lassitude aujourd’hui … Allez Charlotte ! Courage !

J16. Dernier jour de l’année 2016. Aujourd’hui mon corps m’a lâché. Impossible de me lever ce matin sans avoir la tête qui tourne. Je suis au bord de la syncope. Je suppute une hypotension car je sais pertinemment que j’ai toujours eu bien du mal à résister à la fatigue. Galère ! Heureusement, les conditions météo son meilleures : grand soleil, mer calme, vent tranquille. Je passe la journée allongée à somnoler entre deux éclats de rire des enfants. J’arrive quand même à m’extirper de la couchette du carré pour faire du pain avec Adam mais je me recouche aussitôt. Tout le monde est en forme sinon. C’est une journée marathon Harry Potter. Simon et Mathieu se relayent à la lecture. Adam est aux anges. Ce soir, je me lève pour réveillonner avec tout le monde. Soirée tapas avec foie gras et saumon fumé. Nous revêtons de jolies cravates rouges à paillettes pour donner à la soirée un petit air de fête. Une petite photo et le soleil se couche déjà.

  

J17. Ca va bien mieux aujourd’hui. Les hommes m’ont dispensée de mes quarts de cette nuit et j’ai pu retrouver du poil de la bête. Nous recevons comme chaque jour des textos sur le téléphone satellite de nos amis et de notre famille. Ca fait tellement plaisir de savoir qu’on pense à nous. Ma famille me manque. Hier était une vraie journée vacances mais, malheureusement, la journée d’aujourd’hui s’annonce bien différente avec des grains dès 4 heure du matin et une belle houle croisée. Ce matin Simon est épuisé. Dommage ! C’est aujourd’hui le jour de son anniversaire. Il ne nous reste que 500 miles à parcourir, environ 4 jours si tout va bien. On recommence à être secoués. Difficile est la vie de marin entre les hématomes, la lenteur de chaque geste, l’humidité des draps, des vêtements, des chaussures. Les vagues m’impressionnent moins mais je ne les considère pas encore comme des amies. Nous approchons à grands pas des Antilles. La soirée est tendue. Pour une raison qui nous échappe, Mathieu est d’une humeur exécrable. Nous le laissons gérer mais ça pèse sur le moral de tout le monde.

J18. Il est 19h15. Si nous ne rencontrons pas de difficulté particulière et si le vent continue de nous porter, nous devrions arriver après-demain dans l’après-midi. Il ne reste que deux nuits ! Après la soirée d’hier et la matinée très tendues, la sérénité est revenue sur le bateau. Je pense que tout le monde a hâte d’arriver. J’ai passé l’après-midi dans le carré à jouer avec samuel, à lui lire des livres, à évoquer le plaisir qu’il aura de rentrer à Poulainville et de redécouvrir ses jouets restés dans des cartons, à faire des bisous, des câlins, des massages, des coiffures. Trop bien ! Mes proches me manquent et le confort des fêtes de fin d’année à Bourdon au coin du feu également. Cela me semble tellement loin de ce que l’on a vécu cette année. Quelle expérience inoubliable! Je fais le gâteau d’anniversaire de Simon avec un jour de retard. Nous chantons et Simon « souffle » ses bougies. Simon est égal à lui-même, solide comme un roc, calme et rassurant. Il m’a avoué aujourd’hui son angoisse des premiers jours qu’il m’avait tu jusque là. Je suis admirative de la force extraordinaire qu’il a en lui. Patient avec les enfants, calme malgré les conditions. Chapeau bas ! Allez, plus que quelques heures avant le plancher des vaches et nous ouvrirons une nouvelle page de notre aventure. Vivement !

J19. Terre ! Terre ! Ca y est, nous ne sommes plus qu’à quelques heures de notre arrivée. C’est fantastique. Des dauphins et des poissons volants nous accompagnent. Notre traversée est bientôt terminée. Simon m’a confié ce matin qu’il pourrait continuer à naviguer jusqu’au canal de Panama et ensuite … Moi non. Et je crois que les enfants non plus. Je veux retrouver le sol sous mes pieds et arrêter de tanguer toute la journée. Je veux retrouver la sérénité de savoir toute ma famille dans une sécurité confortable. Il fait beau et chaud malgré quelques grains qui nous ont surpris cette nuit et au petit matin. Afin d’être sûrs de croiser Cathy, la tante de Simon, nous avons décidé de mettre le moteur pour les 24 dernières heures de navigation. Pas très confort niveau sonore mais le vent ne nous permettait pas de faire route directe. J’ai hâte d’appeler papa et maman et de leur dire que tout va bien. Les enfants sont excités par l’arrivée. Ils attendent avec impatience de pouvoir déballer les cadeaux que le Père Noël avait déposé à Bourdon et que Papou et Mamou ont envoyé en Martinique.

 

 

Merci Kusupa de nous avoir mené à bon port. Merci pilote automatique, instruments de navigation, voile, mât, bôme, enrouleur, écoutes d’avoir tenu bon la barre et tenu bon le vent. Merci Mathieu pour ta présence essentielle et bienveillante à nos côtés. Merci Nino, Adam et Samuel pour votre patience et votre incroyable capacité d’adaptation. Et surtout merci à mon Simon adoré sans qui je n’aurais jamais eu le courage et la force de surmonter mes peurs les plus profondes et sans qui ce projet complètement fou n’aurait jamais pu voir le jour.

Epilogue :
– Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir?
– Je vois le soleil qui poudroie, la mer et le ciel qui bleuoient et l’herbe qui verdoit!
– Génial ! On va pouvoir aller zouker, manger des accras et boire des tipunchs !!!

 

La transat selon Simon

Le post du 4ème mois est passé à la trappe. Les préparatifs de la transat ont pris le dessus et le temps m’a manqué. Ce mois de novembre fut riche de découvertes, de rencontres, de paysages, d’une douceur sur l’eau – si on excepte la navigation de la Luz – avec la traversée Gibraltar/La Graciosa qui venait confirmer la décision de traverser en famille, un changement de parcours avec l’abandon du Cap-Vert (plutôt une bonne pioche au vue des conditions météo que rencontrent les batocopains partis vers le sud) et l’attente du grand départ.

Nous nous sommes efforcés de tout prévoir, nourriture, eau, énergie, vérifier les voiles,   resserrer les manilles, regarder les prévisions météorologiques, et puis surtout être prêts à l’heure et le jour prévu, le 15 décembre 2016 à 15h, le frangin arrivant à l’aéroport, le temps d’une douche, du plein de gasoil et filer vite avant le coup de vent qui était attendu pour le week-end sur les Canaries.

    

Après, tout va très vite, la route du sud, envisagée suite aux conversations de ponton, aux récits de blogs et à mes petites réflexions météos, est abandonnée et même bannie. Il ne faut pas descendre sous le 25°Nord. Bref, on va plein ouest, poussés par un vent annoncé à 20 nœuds, soit en réalité un bon 25 nœuds avec des rafales qui soufflent à 30, 35 voir 40 nœuds. Et qu’est-ce qui accompagne naturellement ce vent? Eh bien la houle bien sûr. Une belle houle de 3-4m. Les trois premiers jours, j’ai du mal à manger. Le matin rien ne passe si ce n’est une orange. Ce que j’avale le reste de la journée va bien souvent être « une offrande à la mer » comme dit le frangin. Je ne suis pas malade « mal de mer » mais plutôt « mal à l’aise » angoissé, inquiet. Mais dans quelle galère j’emmène femme et enfants? Devant eux, j’essaie d’être rassurant, fort, bienveillant. Le quatrième jour, il y a une légère accalmie, moins de vent, moins de houle, on souffle un peu, on prend enfin des repères de temps dans la journée. Je perçois enfin une organisation, un cadre qui me rassure, l’appétit revient. Les enfants sont courageux, Charlotte est incroyable de ressources face à ces conditions et le frangin assure.

    

Nous éprouvons le besoin de comprendre et de nous projeter. Nos routeurs nous entendent et nous avons, par mail, réponse à nos interrogations : anticyclone au sud, il faut rester au-dessus du 25ème Nord jusqu’au 25 décembre. On est fixé. D’ici là, nous allons retrouver les conditions des premiers jours. La combinaison grand voile 3 ris et tourmentin permet au pilote de bien tenir le cap dans ces conditions à une moyenne de 6 nœuds. L’équipage semble s’être habitué mais c’est alors que les grains viennent vers nous ou, hypothèse du frangin docteur es grains (il a vraiment l’œil), c’est nous qui les cherchons. Alors maintenant, n’importe quand, jour comme nuit, on prend des bonnes douches avec un vent qui s’excite. Le jour, ça se gère plutôt facilement. La nuit, c’est quand même bien plus délicat. Alors les nuits sont courtes, humides et froides. Les quarts sont de plus en plus partagés. Il faut bien souvent réveiller l’autre pour manœuvrer, enrouler, dérouler, choquer… La fatigue gagne peu à peu l’équipage. L’empannage du 25 décembre vers le sud et la perspective de trouver « le soleil, la pêche, les vacances » comme évoqués par nos routeurs n’y changeront rien. D’ailleurs rien de tout ça n’arrivera. Pour le moral et le mental c’était bien mais, dans la réalité, on déchantait. Jusqu’à la dernière nuit, au dernier matin, nous aurons eu droit aux grains, aux vents et à la houle.

  

La transat « alizés » ce n’est pas comme cela que je l’avais imaginée. Chaque traversée est différente, il n’y en a pas deux qui se ressemblent. Alors, au milieu de ce tableau, il y a pour moi ces beaux moments, ces rires, ces sourires, ce Noël, ce nouvel an, ces 41 ans, ces daurades, ces bonites, ces regards, ces mots et ces silences qui comblent de joie et de bonheurs, qui aident et réchauffent, qui font grandir (certains dirons vieillir) et qui font prendre conscience de la chance que l’on a de vivre tout ça. C’est un condensé d’émotions, de sensations, de vibrations.

    

Merci Charlotte. Merci Nino. Merci Adam. Merci Samuel. Merci Mathieu. Merci Kusupa

 

Le fier équipage du Kusupa 

    

17 reflexions sur “Transat kaléidoscopique

  1. Chloé et JB Arnould

    Quel plaisir de vous savoir bien arrivés… Vos récits respectifs tant attendus m’ont fait verser une petite larme à plusieurs reprises…les émotions que vous nous transmettez ne sont bien sûr que le léger reflet de celles que vous avez éprouvées..Mais au fond il transparaît beaucoup de fierté, de patience, de courage et d’amour dans cette « épreuve » de vie qui vous a menés au Paradis martiniquais !
    Profitez bien de ce repos bien mérité, en supposant que vous allez prendre du bleu turquoise plein les yeux!
    Louison embrasse particulièrement Nino et Adam!
    Chloé et JB

  2. Antoine

    J attendais votre récit avec impatience !
    Toujours aussi bien raconté … que d’émotions !
    Magnifique aventure et quelle belle famille !
    Récupérez bien, profitez bien !

  3. Jean Pierre et Muriel

    Chers voisins du moment,

    dans ce magnifique équipage de choc, on ne connait que le grand moussaillon barbu, mais nous voilà ravis de vous savoir arrivés après une préparation puis une traversée que l’on a suivis avec intérêt , par l’intermédiaire de votre comité d’accueil Robertin.
    Profitez un maximum de ce super endroit’ en pensant à mettre une chaîne dans l’eau (pour les caprices célestes!!!!).
    Et peut-être à bientôt si vous êtes dans le coin à notre retour
    Mu et JP

  4. Jérôme

    Vous remercier tous les six, peut-être tous les sept Les mots me manquent et viennent pourtant en même temps : les possibles, l’adversité, les sentiments, les émotions, le chemin, la patience, les choix, la passion, la raison, l’expérience, l’amour et vivre.
    Merci. Grogros bisous.

  5. Jérôme

    Même le meilleur finaliste de tous les koh lantas du monde et de tous les temps ne vous arrive pas à la cheville ! Bravo des milliers de fois

  6. Laurence

    Oh la la j’en suis toute retournée !!! Ce qui transparaît à travers tous ces récits parfois teintés d’angoisse, d’impatience, de fatigue… c’est l’admiration et l’amour que vous avez les uns pour les autres. C’est BEAU ! Profitez bien désormais du soleil, des cocotiers et des tipunchs !

  7. Teresa

    Bravissimi, siete stati molto coraggiosi e forti. Congratulazioni e ora godetevi la Martinica.un abbraccio e un bacio a tutti

  8. Manon renard

    Félicitations à tous !!! Quelle aventure de fou c’est dingue !!! Merci de prendre le temps de nous faire partager tout ceci ! 🙂

  9. Nico

    Pas de mots là..
    Mais des gros mots admiratifs que je peux pas écrire là.!!!
    Vous connaissant tous, j’imagine parfaitement l’ambiance décrite par les mots de chacun et c’est succulent à la lecture! Comment chacun « s’apporte » silencieusement sur ce bateau les adultes et enfants, ces ressources dissimulées et ces limites jamais frachies finalement… Je trouve cela extraordinaire même si cela à été très clairement difficile et semé de doutes.
    Congratulations!!!
    yalaaaaaaaaaaaaaaa!!
    Nico.

  10. guillaume detaille

    Fabuleux ! Le repos des guerriers doit être bien appréciable !

    C’est curieux comme soudain j’ai un peu moins envie d’avoir été avec vous … ou alors seulement jusqu’aux Canaries…

    Gros bisous à tous

    Guillaume

  11. Krysfil

    Allez hop, ça c’est fait. Maintenant profitez bien des Antilles, ses mouillages sous le vent, ses eaux claires et poissonneuse.
    Prochain défi ; le décorticage du Lambi… (attention il est protégé par endroit) et pêche aux langoustes, tout un programme.
    Pour les ti punch, on vous fait confiance.
    Bises, on pense à vous.

    Les Krysfil

  12. delculry josette - Jean-claude lapierre

    Quels magnifiques récits de chacun. Merci pour cet épisode « notre traversée de l’Atlantique » avec ces sentiments poussés à leur paroxysme pour l’équipage si courageux. Nous attendons maintenant la suite avec une certaine impatience,
    Bien affectueusement à tutti
    Josette et Jean-claude

  13. La Janos Family

    Coucou vous!!! Je prends souvent quelques minutes pour vous lire et montrer des photos aux enfants! Mais je cours tout le temps et ne me pose jamais pour vous répondre! Alors ce soir ces 5 minutes je vais les prendre!
    Tout d’abord nous vous souhaitons à tous les 5 une très très bonne année! Pleine de surprise, de découverte, de mer calme et de bateau au top! Je trouve votre aventure extraordinaire et géniale pour vos loulous!!! Je pense que nous ne le vivrons jamais alors vos récits nous font un peu voyager quand même!
    Je suis rassurée que la traversée soit terminée! Gros bisous de nous 6 et bonne continuation pour votre voyage!
    Obé Yann Dimitri Gabin Marceau et Abel!!!

    1. Nota Betty

      Coucou la petite famille formidable !

      Un énorme bravo à vous ! Ca fait un petit moment que je pense à vous et je me demandais où vous étiez !

      Charlotte tu racontes vraiment bien et tu as eu énormément de courage ! bravo aux petits gars aussi, un petit coucou à mon petit Samuel 😀 ! et BRAVO aux deux navigateurs pour cet exploit. Vraiment.

      Dès à présent je vous lirai et je suis bien contente que vous soyez arrivés sur la terre ferme !! Si vous passez par la Guadeloupe, arrêtez vous à la plage Sainte Anne !

      Gros gros bisous et à bientôt de vous lire !!!

      Betty

  14. christine Sterlin

    Bravo pour cette belle aventure, votre admirable courage et la qualité de vos récits.

    Et, merci pour l’amitié que vous nous faites en acceptant de partager, avec beaucoup de simplicité, les émotions, les sentiments et les réflexions que vous ont inspirés cette expérience .

    Bises à tous les cinq

    Christine