Au fil de l'eau, au gré du vent  …

Sainte Gwada !

Samedi 25 mars 2017

Anse du Bourg – Les Saintes (Guadeloupe)

Aujourd’hui la journée s’annonce belle malgré une nuit agitée due à la houle de notre spot. Lever à 7h puis départ aussitôt en annexe pour prendre le petit déjeuner à la boulangerie du coin «Chez Charles ». Viennoiseries, chouquettes, flan et jus de fruits pressés avec un peu beaucoup de pulpe (un peu trop pour les enfants). Une fois repus, nous entamons une petite rando de 45 minutes sous le cagnard pour rejoindre la plage du Pain de Sucre. Ca monte et ça descend et ça remonte et ça redescend. Les enfants sont à la peine mais les deux grands tiennent bon. Samuel, lui, est bien calé sur les épaules de Simon qui, avec ses différents sacs et le petit sur le dos, ressemble plus à une mule qu’à un homme. Nous avons pitié de leurs petits petons maltraités et réussissons, pouce levé et sourire aux lèvres, à leur trouver une voiturette électrique qui les emmène directement à l’arrivée. La plage du Pain de Sucre est très belle, sable blond, eau turquoise, rocher surplombant la mer mais elle est minuscule car la plus belle et la plus grande partie de celle-ci est annexée par de probablement très riches propriétaires qui ont transformé ce petit paradis en résidence secondaire. Il ne reste ainsi qu’une languette de sable de chaque côté, correspondant au domaine public inaliénable (Anne me dicte), prise d’assaut par des dizaines de serviettes décathlon dès 10h du matin. Nous avons eu le nez d’arriver tôt et repartons vers 10h45 pour une seconde rando et une seconde plage.

 

Cette fois-ci pas de voiturette et les enfants sont obligés de se farcir la totalité du trajet. Nous arrivons à l’Anse Crawen où nous découvrons une plage moins paradisiaque mais beaucoup plus sauvage où les vagues déferlent avec force sur la côte. Il est 11h30, l’heure du repas !!! (Il est tôt, certes, mais rappelons que l’effort a été intense !). Le pique nique est agréable. Nous observons avec envie une bande de jeunes (eh oui, il faut se faire une raison, nous sommes quarantenaires ou quasi maintenant) qui installent leurs hamacs aux arbres probablement pour passer la nuit. Pas de baignade ici mais un joli temps de repos durant lequel les enfants, pourtant complètement exténués par la longue marche, s’éclatent à jouer à Pirates des Caraïbes avec quelques bouts de bois.

Il est temps de repartir au bateau par le même chemin. Le stop-golfette se fait un peu attendre mais finit par fonctionner et les enfants et moi repartons au Bourg sur quatre roues tandis que Anne et Simon poursuivent bravement à pieds. On se retrouve au glacier où Anne, parfaitement au courant du stratagème de la carotte, a promis une tournée de boules à la chantilly à tous les finishers de cette exténuante journée. Nous rentrons ensuite au bateau pour profiter d’un peu de repos. Thé, blabla, baignade, blabla, cuisine et apéro. Soirée jeux, lecture puis dodo.

Dimanche 26 mars 2017

Anse du Bourg – Les Saintes (Guadeloupe)

Ce matin, on se réveille en douceur. La journée d’hier a été bien fatigante et nous avons besoin de récupérer. Le soleil est toujours au rendez-vous et, malgré quelques gros nuages et des bourrasques de vent, il fait chaud. Nous décidons de nous préparer un petit pique-nique à la mode du saladier bio-tapas et nous partons vers 10h à l’assaut du Fort Napoléon, un ancien fort militaire dont les plans ont été conçus sous Napoléon Ier et la réalisation a eu lieu sous Napoléon III. Fini en 1867, il n’a jamais servi comme poste de défense mais a été utilisé par la population comme prison d’état puis comme citerne d’eau de secours. Aujourd’hui, c’est un très joli musée présentant l’histoire, la culture, la faune et la flore de la Guadeloupe. Sa visite se mérite car il nous faut à nouveau grimper une longue côte pendant 20 minutes en plein soleil avant d’atteindre le site. Le point de vue sur les Saintes est magnifique. Notre regard embrasse toute la baie et la luminosité de la journée donne à ce panorama un air magique. Le jardin botanique entourant le fort est très bien entretenu et nous apercevons quelques iguanes nichés parmi les arbres. Notre guide, une guadeloupéenne d’une soixantaine d’année, est passionnante et passionnée et les enfants se montrent très intéressés par les reproductions des poissons et des navires qui ornent les vitrines.

Après la visite, nous prenons la direction de la plage de Pompierre qui nous avait tous séduits lors de notre arrivée sur l’île. Après la pause pique-nique, on prend du bon temps : sur la plage pour Samuel et Adam qui jouent à creuser sous les arbres, sur l’eau pour Nino avec une séance de natation (il sait maintenant nager sans son masque même s’il lui manque encore un peu d’entrainement) et sous l’eau pour Anne qui découvre les merveilles du snorkeling près de la barrière de corail. On rentre au bourg pour le goûter : gaufres et smoothies de jus de fruits frais. La vie est dure ! Retour au bateau au moment du coucher de soleil. On s’endort en ayant passé une nouvelle magnifique journée.

 

 

Lundi 27 mars 2017

Anse du Bourg – Les Saintes (Guadeloupe)

On a décidé de rester une journée de plus ici. On se sent bien et les nuits sont enfin tranquilles. Ce matin c’est école pour les enfants. Adam passe avec succès son évaluation de CE1. Il peut être tranquille pour son entrée en CE2. Nino travaille en autonomie en prévision de son entrée en 6ème. Seul Samuel a un peu de mal à s’y mettre. La tentation de faire autre chose (dessins et jeux de toutes sortes est trop grande). Pour Simon c’est petit tour sur terre pour lessive, courses et s’inscrire au mouvement de l’Education Nationale afin de retrouver un poste qui lui convient l’an prochain. Eh oui, il est temps de penser à la rentrée pour nous aussi.

  

Mardi 28 mars 2017

Anse du Bourg – Les Saintes / Marina de Terre de Bas (Guadeloupe)

On quitte notre bouée des Saintes à regret car nous étions vraiment très bien ici. Ces îles sont une vraie belle découverte et nous y reviendrions avec beaucoup de plaisir. La navigation est très tranquille et nous arrivons vers 10h30 à la Marina de Rivière Sens au Sud Ouest de la Guadeloupe où nous trouvons une place parfaite. La marina est petite mais très bien organisée et surtout il y a des douches chaudes !!! Nous profitons de notre passage à la capitainerie pour demander les numéros des loueurs de voiture. Trente minutes plus tard, nous avons réservé une voiture 5 places (pas bien car nous sommes 6 !) pour deux jours et demi. Nous profitons de notre après-midi pour aller visiter la ville de Basse-Terre. Comme de coutume, nous faisons un petit tour à l’Office de Tourisme où un charmant jeune homme pas du tout pressé nous fait la pub de tous les supers spots du coin en nous les expliquant de façon détaillée mais lente (« disons … tout est joli … y’a une balade là … disons … c’est pour la cascade … mais … avec les enfants … disons … c’est pas pratique… mais c’est possible… il y a un tronc d’arbre à franchir et … disons… 20 minutes de marche … avec de la boue s’il a plu…»). Nous finissons par nous extraire de l’Office de Tourisme au bout d’une bonne demi heure et partons à la recherche d’un café car il est l’heure du goûter-glace. Contre toute attente, après avoir erré comme des misérables dans la ville et n’avoir croisé aucun bar, café ou restaurant, nous finissons par prendre le goûter sur un banc public en face de notre voiture. Pas très glamour mais on fait des économies! Pour finir la journée en beauté, j’emmène Anne et Simon découvrir le site de la pointe du Vieux Fort où nous sommes déjà allés avec Papou et Mamou. C’est un endroit magnifique surmonté d’un phare bravant les assauts des vagues et du vent. L’endroit est si paisible que nous restons là, assis sur l’herbe et décidons d’un commun accord muet de rester jusqu’au coucher du soleil. Ce sont ces genres de moments qui me permettent d’être complètement dans un état de pleine conscience. C’est une expérience incroyable assez nouvelle pour moi. Les enfants se sentent bien également et jouent à toutes sortes de jeux imaginaires au cœur des ruines et du talus herbeux. On rentre au bateau les yeux pleins de couleurs pastel. Il est temps de nous coucher.

  

Mercredi 29 mars 2017

Marina de Terre de Bas (Guadeloupe)

On profite de notre réveil  matinal pour préparer rapidement les sandwichs et les sacs à dos pour notre journée rando qui s’annonce belle. Aujourd’hui nous avons prévu d’aller jusqu’au saut d’eau de Matouba puis au bain des amours (bain chaud). Nous partons donc de bonne heure direction Saint Claude puis Matouba. Nous avions envisagé avec Anne de faire la grande randonnée du massif de la Soufrière mais, au regard des nuages constants qui se maintiennent au dessus du volcan, nous avons préféré opter pour des balades tous ensemble sur des sites plus abordables avec les enfants. Bon, aujourd’hui, on n’a pas de chance. Arrivés à 100 mètres de la route pour le saut d’eau, nous sommes obligés de faire demi-tour car le petit pont est en travaux et impraticable. On repart donc en arrière et refaisons tout le tour (environ 30 minutes de voiture) pour arriver à 100 mètres de l’autre côté du pont. Notre gentil tour opérator de l’office de tourisme ne nous avait pas indiqué ces travaux. Bon, pas grave, on a trouvé un autre chemin. Encore quelques minutes jusqu’au départ de la rando. Bizarre, il n’y a aucune voiture sur le parking. En effet, le site est désert et pour cause : l’accès au saut d’eau a été fermé il y a 15 jours par arrêté municipal suite à un fort éboulement de la route. Encore une information que notre GO ne nous a pas transmise. Chou blanc donc pour Matouba.

Tant pis, on part sur un plan B et allons en direction de la rivière rouge. Nous y découvrons un site ravissant et décidons de prendre notre pique-nique à l’ombre d’un carbet. Après le repas, Nino, Adam et moi prenons notre courage à deux mains et revêtons notre maillot de bain pour aller nous plonger dans la rivière la plus froide de Guadeloupe : une eau à 11 degrés. Souvenirs émus de la Baie de Somme en plein été. Nous sortons frigorifiés diront certains, revigorés diront d’autres et reprenons notre route en direction du bain des amours.

 

On suit les conseils de notre G.O. et trouvons rapidement l’accès à une magnifique petite cascade derrière le bain en forme de cœur. On s’y éclate bien puis laissons la place à d’autres touristes et allons profiter du bain chaud. On se prélasse longuement avant de repartir pas trop tard au bateau. Simon trouve regarde seul Michel Vaillant tandis que nous autres nous endormons vite.

 

 

Jeudi 30 mars 2017

Marina de Terre de Bas (Guadeloupe)

Ce matin, Anne et moi partons au marché de Basse Terre dont on nous a dit beaucoup de bien afin d’aller acheter des fruits et des légumes pour la semaine à venir. Effectivement, le marché est coloré, vivant et bien achalandé. Nous y croisons une gentille marchande qui me fait remarquer que mes tresses africaines commencent sérieusement à se débiner et, en se moquant de ma coiffure, m’explique qu’il aurait fallu que je dorme avec une charlotte sur la tête pour préserver l’effet tresses plus longtemps. Elle finit, prenant pitié de moi, par me recoiffer en m’attachant les cheveux afin de me préserver du ridicule. Ok, j’ai compris, il est temps que je récupère mes cheveux d’occidentale. On se prévoit ça ce soir.

On retrouve toute la troupe vers 11h et nous partons aussitôt en direction de Capesterre pour aller découvrir les chutes du Carbet. Nous avons décidé d’aller nous balader jusqu’à la deuxième chute pour le plaisir des yeux (100m de chute d’eau) même si il est aujourd’hui interdit de se rendre au pied de la cascade pour des raisons de sécurité. La rando est courte mais la vue est impressionnante. Quelques photos et nous reprenons la voiture pour nous rendre à la Cascade Paradise qui est apparemment difficile à trouver.

Heureusement, j’ai avec moi un guide détaillé qui indique précisément le parcours à suivre pour trouver la cascade. En fait de guide, nos indications s’avèrent brouillonnent et nous finissons par demander notre chemin à un autochtone qui nous explique que la Paradise se trouve 100 mètres au dessous de la chute du Carbet !! Plus de 30 minutes de voiture pour rien. Simon qui se prend pour Michel Vaillant depuis ce matin, s’est beaucoup amusé avec le levier de vitesse mais toute la troupe est ravie d’arriver enfin à bon port. Une petite descente rapide et facile nous amène jusqu’au fameux bassin Paradise qui mérite bien son nom. C’est un lieu de délice. Nous profitons du temps que nous avons pour nous baigner, jouer, prendre des photos et profiter de ce site magique. Je suis vraiment une fan inconditionnelle des cascades. C’est beau, c’est doux, ça m’apaise. Peut-être qu’une petite installation d’une belle chute d’eau à Poulainville est envisageable  Simon, non?? Il me faudra probablement parlementer un peu…

 

Nous rentrons au bateau pour l’heure du goûter. Il est temps de me débarrasser de mes tresses africaines. Après une bonne demi-heure à dé(s)tresser, nous passons un long moment avec Cyril et Pauline, les propriétaires d’un autre Sun Légende 41, qui souhaitent vivre sur leur bateau en travaillant en parallèle à l’hôpital de Basse Terre. La rencontre est très sympa et les échanges de bons plans toujours intéressants. Après une bonne douche chaude et un bon repas asiatique (nems de poulet et de crevettes), Anne est sollicitée par Samuel qui veut absolument profiter de sa dernière soirée avec nous pour qu’elle finisse de lui lire la BD des Légendaires. Anne est sympa et se prête volontiers à la lecture pour faire plaisir à son copain de chambrée des 10 derniers jours. Apparemment il n’a pas pris toute la place dans le lit, n’a pas ronflé, n’a pas dégagé d’odeur pestilentielle, n’a pas piqué les doudous de Anne, bref le coloc parfait. On finit par tous aller nous coucher sans demander notre reste.

 

Vendredi 31 mars 2017

Marina de Terre de Bas / Deshaies (Guadeloupe)

Dernier réveil sur Kusupa pour Anne. Le temps semble suspendu ce matin. On sent qu’il y a du changement dans l’air. On prend le temps de petit déjeuner puis c’est l’heure du rangement et des valises. Ca y est, tout est bouclé. On ne se laisse pas abattre. L’avion de Anne est à 20h mais elle doit prendre un bus à 13h pour se rendre à Point à Pitre. Nous avons donc la matinée devant nous. Allez hop, tous en maillots de bain, direction la jolie petite plage de Rivière Sens avec son sable noir et ses petits palmiers miniatures. Nous arrivons en même temps qu’une classe de petits guadeloupéens, probablement en CP, qui sont ici pour leur cours de natation. Aïe, aïe, aïe ! Nous avons de la peine pour ces mignons bouts de chou que l’on oblige, à force de cris et de menaces, à courir, plonger puis nager dans la mer dont les rouleaux soulèvent sans ménagement leurs 20 kilos tout mouillés et les propulsent sur la plage. Les moniteurs ne rassurent pas les élèves apeurés mais préfèrent leur hurler des indications à tout bout de champ. Nous sommes à la fois amusés et attristés par ce spectacle mais cela ne nous empêche pas de faire un long plouf dans la mer et de profiter de la douce température de l’eau.

 

10h30. Il est temps de retourner au bateau pour une bonne douche et quelques minutes de connexion wifi. Et c’est l’heure des séparations. Les enfants, ingrats, lui disent au revoir du bout des lèvres. Nous savons qu’ils parleront d’Anne encore pendant les prochaines semaines mais les séparations, ce n’est pas leur fort. Ils préfèrent se plonger dans les aventures internet de figurines légo, peut-être une façon de chasser leur tristesse… De mon côté, je lutte contre les larmes en voyant mon amie nous quitter. Tandis que Simon accompagne Anne à la gare routière pour prendre son bus, les enfants et moi mangeons et préparons le bateau pour le départ. Simon est de retour vers 13h et nous quittons rapidement le port de Rivière Sens dans lequel nous avons passé trois magnifiques journées.

Nous reprenons la mer pour une petite navigation de 20 miles. Le vent n’est pas constant et nous sommes obligés de nous adapter sans cesse entre 2 et 22 nœuds de vent, entre toutes voiles dehors et moteur, entre vent arrière et près serré. Les enfants se portent comme des charmes et retrouvent leurs réflexes de navigation. Nous arrivons au mouillage de Deshaies vers 17h et après 30 bonnes minutes de tournicoti pour trouver une bonne place, nous finissons par mouiller parfaitement en plein cœur de la baie. La soirée est tranquille avec pizza et constructions légos pour tout le monde. On part se coucher tôt car demain marque le début d’une nouvelle page de notre aventure : la découverte des îles du Nord des Antilles.

Merci à Anne pour ces merveilleux moments de complicité et de partage. Merci aussi pour ses sourires et sa bonne humeur qui ont attiré le soleil dans le ciel et dans nos cœurs durant la totalité de ces 12 journées passées ensemble. A très vite sur la terre ferme !!

 

2 reflexions sur “Sainte Gwada !

  1. milie & cie

    vous êtes trop mignons, plus beaucoup de commentaires par ici mais moi je vous vous lis !
    d’ailleurs, je pense qu’il faudra songer, au retour, à un petit passage chez un coiffeur de métropole pour remettre tout ça au carré hen ! 🙂 c’est pas avec ces coiffures de navigateurs roots que vous allez retrouver du boulot.
    bisous à Saint martin !
    milie

  2. teresa e massimo

    Ciao Ragazzi, che bello vedervi sempre felici e soprattutto che avete realizzato quello che desideravate…Un bacio e un abbraccio a tutti.
    Teresa e Massimo