Au fil de l'eau, au gré du vent  …

On monte, on monte …

Samedi 1er avril 2017

Deshaies (Guadeloupe) / English Harbour (Antigua)

Départ de Deshaies à 6h30 du matin en même temps qu’un ketch hollandais. Le vent est au travers voire au près de temps à autre et la houle nous arrive de face. Les conditions sont difficiles pour les enfants qui se sentent mal. Adam et Samuel vomissent à tour de rôle. Le vent nous aide à avancer vite et nous distançons rapidement le ketch (petite joie intérieure). Nous arrivons à English Harbour à 12h30. On galère un peu pour trouver une place au mouillage qui est déjà bien occupé mais on le comprend car il est très mignon. Nouveau pays, nouvelle clearance. On nous fait payer 180 EC (lire « ici » with the english accent : ce sont des dollars caribéens) soit 60 € pour l’entrée. C’est énorme ! Nous partons reconnaître le terrain avec le traditionnel passage à l’Office de Tourisme du coin où le jeune homme me donne des plans de l’île. Bon, pas très convaincant quant au potentiel touristique du lieu. Le stop sur Antigua sera donc une pause repos. Il fait très chaud et nous profitons de l’eau limpide de notre  mouillage pour aller ploufer allègrement.

Dimanche 2 avril 2017

English Harbour (Antigua)

Ecole le matin, c’est english day et les enfants sont studieux. Il faut dire que j’utilise les légos et le magnifique château qu’ils ont construit hier pour les faire parler et raconter des histoires en anglais : utilisation de verbes, emploi du présent et du présent continu, apprentissage de vocabulaire. Les deux heures passent très rapidement et les enfants en redemandent pour la prochaine leçon. A suivre donc… Plage l’après-midi et petit temps internet et c’est tout. Pas trop violente la journée.

Lundi 3 avril 2017

English Harbour (Antigua) / Gustavia (Saint Barthélémy/ France)

Retour à la clearance pour la sortie : on paye une fortune pour trois jours de passage : 220 EC soit plus de 70 € ! C’est lamentable ! En plus, on n’ira même pas à Barbuda car les conditions météo ne sont pas favorables. Pfff ! Nous décidons de partir dès cet après-midi pour que les 85 miles de traversée jusqu’à Saint Barthélémy se fassent sur une navigation de nuit et soient ainsi plus tranquilles pour les enfants.

Ce matin, on décide de ne pas trop bouder quand même et d’aller faire un petit tour dans le village. Il fait très chaud et il y a peu d’ombre où se réfugier. Après 20 minutes de montée de pleine campagne, nous arrivons sur une très jolie petite plage, celle de Pigeon Beach. Un peu plus loin, en haut du village nous avons le plaisir de découvrir une vue plongeante sur le port de Famous Harbour. L’endroit est un haut lieu du yachting et nous découvrons des bateaux plus beaux et plus gros les uns que les autres. A part ça et quelques grandes villas luxueuses de style anglais, nous ne sommes pas convaincus par le charme d’Antigua. Même si notre mouillage était idyllique, nous quitterons l’endroit sans tristesse et après s’être délestés de plus de 130 euros, de quoi se faire deux bons restos, snif !

16h30 : on remonte l’ancre et on part vers St Bart. Dommage pour Barbuda qui paraît très belle et très sauvage mais elle ne possède pas d’abri suffisamment intéressant pour se protéger du coup de vent qui est annoncé pour la fin de la semaine. Nous savons que nos amis de Tahoma ne sont pas bien loin et nous allons essayer de les rattraper prochainement, histoire de se faire une petite soirée blagues et karaoké grâce à la bonne humeur de Michèle et Xavier.

La navigation commence tranquillement et le repas est même pris sous une douce allure de 3 nœuds car, derrière l’île d’Antigua, le vent est très faible. Les enfants décident de dormir à la belle étoile et nous voilà tous en mode camping avec installation de matelas, de couvertures, d’oreillers et de duvets dans le cockpit. Les enfants adorent et nous aussi.  A 19h30, tout le monde est installé et à 20h, tout le monde dort sauf Simon qui est de quart. La lune nous accompagne jusqu’à minuit. Le vent a bien forci et le bateau avance à bonne allure, entre 6 et 7 nœuds. Nous allons arriver plus vite que prévu à Saint Barthélémy.

A 2 heure du matin, le vent forcit encore et nous décidons de prendre deux ris. Il est l’heure pour les enfants de rentrer se coucher à l’intérieur du bateau pour nous laisser toute la place pour les manœuvres éventuelles. La nuit se poursuit à bon train et, avant le lever du jour, Saint Barthélémy est déjà en vue.

 Mardi 4 avril 2017

Gustavia (Saint Barthélémy/ France)

Nous arrivons à Saint Barthélémy (ou Saint Bart pour les intimes ou les VIP) à 6h du matin et trouvons une place pour jeter l’ancre dans la baie. C’est l’heure pour moi d’aller faire un petit dodo. Simon est en pleine forme et part en reconnaissance à terre pour aller nous chercher des viennoiseries pour notre petit déjeuner. Le spot est très beau mais un peu rouleur.

Ce matin c’est clearance et office du tourisme mais là encore pas de révélation quant au potentiel de l’île. On nous vante surtout la beauté des plages. Bon, on ne fait pas les blasés parce que ce serait de l’abus mais c’est vrai que de belles plages, on en a vu un paquet.  Du coup, on profite de l’après-midi pour aller faire une petite balade sur la plage de la baie de Saint Jean. Il fait très chaud, la route monte fortement, les enfants sont à la peine. Qu’à cela ne tienne, je décide de faire du stop pour nous éviter quelques minutes de galère. Deux voitures s’arrêtent presque aussitôt et nous emmènent jusqu’en haut de la côte.  On termine la balade qui mène à la plage en passant par l’aéroport de Saint Barthélémy. On voit des avions décoller et atterri juste au-dessus de nous. On assiste également à l’envol d’un hélicoptère, les enfants sont aux anges. La plage est magnifique et nous en profitons pour nous baigner à gogo. Retour par le même chemin jusqu’au centre ville où nous faisons un arrêt à la librairie du coin très bien achalandée pour nous acheter quelques bouquin puis, hop, retour au bateau. Petite photo clin d’oeil à ma filleule en passant : Carla à Saint Bart, la grande classe !

Ce soir on décide de regarder un classique du cinéma français : le chèvre. Interprétés par Pierre Richard et Gérard Depardieu, les personnages de Francis Weber sont hilarants et nous passons un moment génial avec les loulous qui rigolent béatement tout au long des catastrophes qui arrivent à François Perrin (futur François Pignon dans les autres films du même réalisateur). On se promet de continuer cet apprentissage de l’humour frenchie en regardant d’autres films de ce genre.

Le mouillage est rouleur. La nuit promet d’être un peu agitée.

  

Mercredi 5 avril 2017

Gustavia– Baie de Colombier (Saint Barthélémy/ France)

Ce matin, on va faire un petit tour à la bibliothèque du coin, magnifique bâtiment et magnifique fond, pendant que Simon va faire notre clearance de sortie. On décolle ensuite rapidement pour aller un peu plus au nord de l’île, au joli  mouillage de la baie de Colombier. On prend une bouée. Le spot est magnifique. Repos, repos, repos et bouquins et plouf sur la belle plage à midi. Coucher de soleil. Sophrologie. Je fais un petit crumble et Simon fait des quenelles.

Trop bien la journée !

Le soir on se régale. On regarde l’Emmerdeur ( un second Francis Weber) mais cela plait moins aux enfants qui arrêtent avant la fin. Le film a un peu vieilli malgré le jeu fameux de Jacques Brel et Lino Ventura.

Malgré notre bon amarrage sur bouée, les bouts couinent toute la nuit car le vent a encore bien forci.

 

Jeudi 6 avril 2017

Baie de Colombier (Saint Barthélémy/ France) – Baie de Marigot (Saint Martin-France)

Réveil en douceur. Trop de vent ce matin pour aller faire la balade prévue à terre. Dommage ! Tant pis. Je décide d’écrire un peu le blog tranquillement ce matin. Je reste donc en pyjama dans le cockpit après le petit déjeuner. Mais Simon s’active déjà pour le départ. Après de rapides ablutions, nous voilà donc déjà en train de lever l’ancre et de quitter ce très joli coin. Il est 9h30 et la navigation pour Saint Martin n’est pas bien longue (25 miles). Le vent est portant et nous avons la joie de retrouver notre position en ciseaux malgré une houle de côté qui nous enquiquine.

Pendant la navigation, nous avons la joie d’apercevoir trois baleines qui passent bien près de nous. L’une d’entre elle nous fait l’honneur d’un magnifique jet puis d’un superbe plongeon qui nous permet de distinguer parfaitement son dos et sa queue grâce à une ondulation splendide. Nous sommes ravis d’avoir pu assister à ce spectacle mais rassurés également de voir les baleines s’éloigner de notre bateau. C’est que c’est vraiment gros ces petites bébêtes. Il ne faudrait pas qu’on s’y cogne ! Nous avançons bien et sommes en vue de notre arrivée vers 13h. Nous y retrouvons les Tahoma qui nous ont indiqué un super endroit où mouiller : proximité de la ville et calme des nuits. Nous allons faire un tour à l’Office du Tourisme. La discussion est vite expédiée :

« – Bonjour Madame, nous venons d’arriver avec notre voilier, nous sommes au mouillage nous et aimerions savoir ce qu’il y a de chouette à visiter à Saint Martin.
– Si vous voulez des indications, vous les trouverez dans les documents sur l’étagère.
– C’est gentil mais nous préférons avoir recours à votre expertise de l’île afin que vous puisiez nous indiquer les endroits les plus jolis ou les plus intéressants pour les enfants.
– Comme je vous l’ai dit, toutes les informations se trouvent sur l’étagère
– Bien, merci, je vais aller papoter un peu avec l’étagère alors. »

Grosse expertise !!!

On craque pour un goûter crêpes et glaces et on rentre vite au bateau car je dois préparer le dessert pour le repas de ce soir sur Tahoma : crumble aux fruits. Nous passons une excellente soirée à rigoler avec nos amis autour d’une bonne platrée de pâtes. Les enfants s’endorment sur le canapé et nous avons bien du mal à les réveiller pour les remettre dans l’annexe avant de les recoucher sur Kusupa.

   

 

Vendredi 7 avril 2017

Baie de Marigot (Saint Martin-France)

Petit coup de fil au réveil : « Bon anniversaire Mamie Charlotte ! » 90 ans ça se fête dignement !! On pense bien à toi et on t’envoie du soleil et de la chaleur des Antilles. Matinée studieuse pour les garçons qui font l’école sans rechigner. Je passe quasiment les deux heures entières avec Samuel qui a encore beaucoup de mal en maths. Impossible de lui faire apprendre les nombres au delà de 9 !!! On est mal ! La journée se passe tranquillement avec un petit tour à terre cet après-midi pour aller sur internet et finir d’organiser le mois de mai.

Simon doit faire un tas d’aller-retours en annexe du côté hollandais de Saint Martin (San Marteen) car il cherche désespérément à mettre la main sur la mâchoire du winch qui a rendu l’âme récemment. En passant dans le lagon entre les deux pays, il tombe sur la pancarte d’une école qui lui rappelle de merveilleux souvenirs…

Nous rendons leur invitation aux Tahoma et les invitons à manger ce soir. Il est temps de se mettre aux fourneaux pour une super soirée blagues et discussions sérieuses sur les questions de politique, d’héritage et de zéro déchet. Pas même une petite chanson. Les enfants sont déçus car ils voulaient absolument  voir la fin de « la grande vadrouille » pour Nino et « le petit Nicolas » pour Samuel et Adam. : Pas grave les enfants, ce n’est que partie remise.

 

Samedi 8 avril 2017

Baie de Marigot (Saint Martin)

Les Tahoma quittent le mouillage à 6h ce matin en direction des îles vierges britanniques. Nous nous levons pour suivre leur départ et décaler notre bateau posé juste au dessus de leur ancre. On leur dit au revoir de la main, même samuel se lève pour leur faire coucou. Puis on part se recoucher parce que 6 heure c’est un peu tôt. On voit cependant les pêcheurs s’activer sur la rive et nous nous léchons déjà les babines des poissons que nous allons pouvoir acheter puis manger aujourd’hui ou demain.

Il est 8h, l’heure d’aller faire nos courses. Nous avons bien du mal à bouger les enfants pour aller au marché. Ils ne sont pas du tout motivés. Messieurs les grognons daignent tout de même venir avec nous mais avec des pieds qui trainent et des têtes chafouines. Le marché est petit mais mignon. Pas de souci pour dégoter les fruits et les légumes qui nous manquent  mais, misère de misère, nous arrivons trop tard pour le poisson. Il n’y a plus rien!! Snif !! Retour au bateau légèrement dépités pour une lessive à la main et un repas avec arrière goût de pêche bien trop lointaine.

Dans l’après-midi, Simon continue ses allers et venues vers le ship du côté hollandais car le matériel récupéré n’est pas le bon puis il part faire des courses dans le super U du coin pendant que je fais l’école avec les enfants. Nous écrivons une nouvelle chanson rigolote autour de l’auto dérision. A découvrir prochainement!  Nous passons la soirée à observer le ballet de magnifiques raies tachetées qui ont choisi le Kusupa pour terrain de jeux. C’est vraiment superbe !

On termine la soirée en beauté avec « La grande vadrouille » et nous partons tous nous coucher en chantonnant « Tea for two and two for tea… ».

 

 

Dimanche 9 avril 2017

Baie de Marigot – Baie de Grand Case (Saint Martin)

Ce matin on décolle pour aller à la baie de Grand Case, un peu plus au Nord de l’île, dont on nous a dit beaucoup de bien. Il ne faut que 30 minutes de navigation pour arriver sur ce spot qui  est effectivement très joli. Nous descendons à terre et allons manger dans un petit lolo sur la plage qui fait du poulet grillé, des ribs, des crabes farcis et des frites. C’est pas génial pour la santé mais qu’est-ce qu’on se régale ! Il fait très chaud cet après-midi et nous décidons de rester tranquillement sur le bateau. On repart à terre vers 16h pour boire un coup et faire les mails. Nous n’avons presque plus de chocolat mais impossible d’en trouver ici. Snif !

 

 

Lundi 10 avril 2017

Baie de Grand Case (Saint Martin) – en mer

RAS ce matin. Ecole, lecture et préparation du repas. Vers 14h30, on part sur la plage avec Samuel pour aller se baigner et jouer un peu tous les deux. 15h30 retour au bateau et plouf-party avec bombes et éclaboussages à gogo avant de prendre une bonne douche et de se mettre en tenue pour le départ vers les îles vierges.

17h, nous partons. Le vent est faible et nous avons du mal à avancer. Nous naviguons plein vent arrière. Nous décidons de changer de cap pour profiter du vent. Tant pis, nous empannerons régulièrement pendant la nuit. Tant mieux en fait car ça fait longtemps que nous n’avons pas fait de manœuvres et c’est quand même sympa. La nuit tombe, il fait beau. Les enfants s’installent dans le cockpit pour passer la nuit à la belle étoile en mode camping.

      

 

4 reflexions sur “On monte, on monte …

  1. Yo strat

    Salut les copains, ça faisait longtemps que j’étais pas venue jeter un œil sur vos aventures! Contente de voir que tout va bien pour vous et que vous en prenez toujours plein les mirettes!
    Gros bisous!
    Yo

  2. Pingback: Antigua et Barbuda : formalités d’entrée et sortie (clearance) pour les voiliers - Silkap